David Cayla, que beaucoup connaissent et par ses interventions et par le livre qu’il vient de coécrire avec Coralie Delaume[1], est un excellent économiste. Il vient de publier L’économie du réel aux éditions De Boeck (Louvain-la-Neuve)[2]. Ce petit livre, agréablement écrit, se lit avec facilité et avec intérêt. Il est d’une incontestable efficacité et devrait permettre à une génération d’étudiants de faire tomber de leurs yeux les écailles que des enseignants conformistes ont pu poser. Il pose la question du rapport d’une certaine économie, on veut parler ici des courants dits « orthodoxes », avec la réalité. C’est une question juste, c’est une question centrale, mais ce n’est pas une question neuve. Elle était au cœur de mon propre ouvrage de 2000[3].
Le livre de David Cayla est à conseiller à tous ceux qui veulent comprendre comment un certain discours économique cherche à leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Il démonte de manière argumentée, et convaincante, les faussetés qu’une tradition idéologiques entend faire passer pour des vérités. De ce point de vue, on ne peut que lui souhaiter le plus grand succès possible en librairie. Mais, au-delà de son aspect démonstratif, il n’est pas sur qu’il parvienne à ébranler ceux qui croient détenir la « vérité ». On notera que, dans la période récente, ce n’est pas le seul livre à s’en prendre aux mythes et aux représentations des économistes dits « orthodoxes »[4]. La spécificité de cet ouvrage vient cependant qu’il entend faire une critique de fond, allant jusqu’aux bases théoriques les plus profondes, et les mieux cachées, de cette idéologie économique.
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