Rien ne va plus à la cour pénale internationale ! Par Guillaume Berlat

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 16-10-2017
« Il y a deux sortes de justice : vous avez l’avocat qui connait bien la loi, et l’avocat qui connait bien le juge » (Coluche). Et, pourtant Coluche ne connaissait pas encore le premier procureur de la Cour pénale internationale, l’argentin Luis Moreno Ocampo qui défraie aujourd’hui la chronique des faits divers crapuleux. À jet continu, le feuilleton des turpitudes du magistrat déverse chaque jour un nouvel épisode, encore plus sordide que le précédent, et cela depuis le 30 septembre 2017. Cette enquête intitulée Les secrets de la Cour est le fruit de six mois d’investigation menée par huit médias internationaux membres de l’« European Investigate Collaborations » (EIC comprenant Mediapart, Der Spiegel, NRC Handelsblad, The Sunday Times, El Mundo, Le Soir, ANCIR et The Black Sea).
Incroyable mais vrai pourrait être le titre de cette saga judicaire. Présentée hier comme un parangon de vertu1, la CPI y apparaît aujourd’hui sous un jour plus contrasté. C’est le moins que l’on puisse dire !
Des signaux faibles inquiétants parvenaient déjà aux oreilles sensibles et réalistes des Cassandre depuis de longs mois en provenance d’une petite ville aux Pays-Bas, La Haye2. L’affaire Laurent Gbagbo apparaissait déjà comme révélatrice d’une justice internationale qui n’est ni indépendante, ni impartiale. Ce qui est le moins que l’on puisse attendre d’une juridiction internationale de ce niveau. Il importe de revenir à la genèse de la création de la Cour et à ses limites objectives avant d’étudier les dérives d’une structure aux prises avec certains de ses démons. Enfin, la CPI n’aurait-elle pas été instrumentalisée par la France dans l’affaire ivoirienne au mépris des valeurs dont elle entend être le porte-parole ?
LA COUR CONFRONTÉE À SES LIMITESLire la suite

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