Source :François-Bernard Huyghe, 22-06-2018
La Loi sur une réglementation des FAKE NEWS est en discussion au Parlement. Premier et seul ouvrage en France sur le sujet, “FAKE NEWS, la grande peur” de François-Bernard Huyghe vient de sortir chez VA Editions. Son auteur se livre ici à quelques réflexions sur l’origine, la définition et les conséquences d’un tel phénomène.
Le philosophe Popper disait que l’homme est un singe menteur et, dans la Bible, l’histoire de notre espèce commence avec une petite pomme et un gros mensonge. La diffamation et l’intoxication politiques remontent au moins à l’Antiquité. L’idée de déstabiliser un adversaire politique avec des pamphlets date de l’imprimerie, celle de montrer des atrocités imaginaires ou de désinformer prospère avec la guerre de 14 et les débuts du cinéma, etc.
En revanche, ce qui a changé quand le terme « fake news » est devenu à la mode (2016 : Brexit, élection Trump…) et même quand il est devenu « mot de l’année » du Oxford dictionnary en 2017, c’est l’incroyable démocratisation du faux, ses moyens techniques et son impact idéologique. Ce dernier se traduit notamment par l’action des États qui veulent légiférer maladroitement contre la désinformation, par la mobilisation des GAFA qui cherchent à éliminer ces fake news qui portent atteinte à leur image et par le succès du fact-checking dans les médias classiques.
D’une part, en effet, sur les réseaux sociaux, n’importe qui peut lancer une photo truquée, une légende urbaine ou rapporter un fait imaginaire (y compris un délire : portant sur les extraterrestres ou sur les avions qui déverseraient des produits pour empoisonner la population). En outre, une partie de la population est persuadée comme jamais auparavant que les médias du Système lui cachent systématiquement la vérité. Du coup, les élites paniquent à l’idée qu’une puissance étrangère, les groupes idéologiques extrémistes ou les opérations sur Internet.Lire la suite
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