Source : Proche & Moyen Orient, Guillaume Berlat, 16-07-2017
« Ma messe, la voici ! C’est la bible et je n’en veux pas d’autres » (Calvin). La vie internationale possède une dimension liturgique indéniable. À cet égard, la rencontre multilatérale de haut niveau est à la diplomatie ce que la grand-messe est à la religion catholique. Le sommet du G20 (Hambourg, 7-8 juillet 2017) n’échappe pas à la règle. Anti-G20 violent organisé aux abords du lieu de la réunion feutrée des chefs d’État et de gouvernement de ce qui compte dans la planète à l’invitation de la chancelière allemande, Angela Merkel, tel est le lot commun de tous ces barnum de la mondialisation et de la communication. Plus que l’exégèse des longs communiqués finaux insipides, les médias préfèrent scruter les apartés, les poignées de main, les petits mots parfois les gros mots, les sourires narquois, les accolades appuyées, les héros de la photo de famille…
Il est vrai, qu’à défaut de faire le « job », Donald Trump fait le spectacle à lui tout seul tant il mène une « politique étrangère baroque »1 et n’a cure des usages diplomatiques. Ce forum de discussion des principales économies du globe (80% du produit intérieur de la planète) sur les grands enjeux économiques mondiaux n’aura pas atteint ses objectifs. Cette conférence multilatérale est éclipsée par une rencontre bilatérale américano-russe. Elle se conclut pas de maigres résultats multilatéraux alors qu’ils constituent en principe sa principale raison d’être. En définitive, ce sommet de Hambourg donne la fâcheuse impression d’une conférence en quête de sens face aux nombreux défis économiques et financiers que le monde doit relever.
CONFÉRENCE MULTILATÉRALE ÉCLIPSÉE PAR RENCONTRE BILATÉRALELire la suite