Arme et information, par François-Bernard Huyghe

Armes et informations 1

Source : François-Bernard Huyghe, 09-02-2018
Une arme est-elle forcément destinée à tuer ? On objectera spontanément qu’il existe des armes défensives tels un bouclier ou une armure et qu’à l’inverse un gibet ou une chaise électrique, par essence mortels, sont considérés comme des instruments du bourreau, non comme des armes (il est vrai que le supplicié ne peut plus se défendre). Par ailleurs, il existe des armes dites non létales (comme la matraques, les balles caoutchouc, les gaz lacrymogènres ou les pistolets électriques type Taser qu’utilisent les policiers) : dans ce cas l’arme est censée « incapaciter », et, par exemple empêcher une foule de manifestants de rester groupée de façon menaçante, ou encore permettre de s’emparer d’un fou furieux sans avoir à le cribler de balles. Le résultat recherché est la contrainte, pas le bain de sang : la foule se disperse, le bonhomme est menotté et l’affaire est finie, au moins ne principe.
Les dictionnaires définissent l’arme comme un “ élément d’équipement ou équipement complet servant à mettre un adversaire hors de combat et/ou à s’en protéger” ou un “instrument utilisé au combat dans le but de tuer, blesser ou défaire un adversaire”.
À l’idée de détruire ou d’abîmer des corps, il faut ajouter celle des dommages matériels, plus la notion de capturer, neutraliser, décourager…, bref tout ce qui peut contribuer à faire céder la volonté adverse, et en particulier le faire renoncer à prolonger la lutte. Les militaires y incluent souvent des dispositifs en amont de la bataille ou de la destruction : le renseignement, la logistique. Et ne parlons pas de l’arme psychologique ou de l’arme de la propagande, qui pour certains ne sont pas de simples métaphores.Lire la suite

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