Source : WikiLeaks, le 16 février 2017.
Des services d’espionnage humain (HUMINT) et numérique (SIGINT) de la CIA ont tenté d’infiltrer tous les grands partis politiques français dans les sept mois précédant l’élection présidentielle de 2012. Ces révélations sont contenues dans trois ordres de mission publiés aujourd’hui par Wikileaks comme contexte aux prochaines séries « Vault 7 » de la CIA. Sont nommément ciblés le PS, le FN, l’UMP, François Hollande, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn.
La CIA pensait que l’UMP n’était pas assurée de la réélection de Nicolas Sarkozy. Des demandes spécifiques ont été faites au sujet de son parti, dont : l’obtention des “Plans stratégiques de l’élection” de l’UMP, les alliances et les ruptures en cours dans l’équipe dirigeante de l’UMP, les réactions de membres de l’UMP aux stratégies de campagne de Nicolas Sarkozy, les discussions au sein de l’UMP au sujet de toutes les “ce qui était perçu comme une possibilité de perdre le pouvoir” après l’élection, les tentatives de changement de la mission idéologique du parti et enfin les discussions à propos du soutien de Sarkozy à l’UMP et à “l’importance qu’il accorde au maintien de la domination du parti”. Des instructions spécifiques chargeaient les officiers de la CIA de découvrir dans des discussions privées de Sarkozy ce qu’il pensait “des autres candidats” ainsi que la manière dont il interagissait avec ses conseillers. Le fait que Sarkozy se soit lui-même nommé “Sarkozy l’américain ne l’a pas protégé de l’espionnage américain durant les élections de 2012 ou sa présidence.
L’ordre de mission “Plan stratégique électoral des candidats et des partis politiques de l’opposition” qui a ciblé François Hollande, Marine Le Pen et d’autres membres de l’opposition nécessitait d’obtenir les stratégies électorales des partis d’opposition, d’obtenir des informations sur les dynamiques internes du parti et sur ses leaders en devenir, des efforts pour influencer et mettre en œuvre des décisions politiques, l’aide de hauts fonctionnaires, de figures du gouvernement ou d’hommes d’affaires, des vues sur les États-Unis, des efforts pour atteindre d’autres pays dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Libye, Israël, la Palestine, la Syrie et la Côte d’Ivoire, ainsi que des renseignements sur le financement du parti et du candidat.Lire la suite
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