Transparence sur les conditions d'élevage/abattage : ex. par le débat à l'Assemblée Nationale

Transparence sur les condition d'élevage/abattage : ex. par le débat à l'Assemblée Nationale Abattages rituels : Dimensions sanitaires, morales et civilisationnelles d'une pratique Alors tout de suite, il faut répondre à une objection qui arrive très vite dés que l'on touche à ce sujet : « Oui mais la problématique du casher est similaire, alors pourquoi se focaliser sur le halal ». Relisez le titre, nous ne le faisons pas ici, même si l'énorme différence c'est le nombre : avec 10 fois plus de membres d'une communauté que de l'autres et une pratique qui a de toutes façons une proportion d'adeptes très différente là aussi, la quantité devient qualité. Ensuite il y a la question de la dynamique et j'invite le lecteur à lire cet artice du Time of Israël qui va l'éclairer. C'est simple : Alors que la pratique halal s'est développée sans cesse depuis une vingtaine d'années, le casher, lui, tend à reculer. Par ailleurs nombre de juifs ne respectent en rien la halakha, tandis que « 70 % des enquêtés [Institut Montaigne] déclarent "toujours" acheter de la viande halal, 22 % en achètent "parfois" et seulement 6 % "jamais" ». Voilà qui clôt le débat. Nous devrions introduire cet article avec une de ces vidéos d'abattage rituel pour que tout un chacun réalise de quoi nous parlons ici. Nous ne mettrons donc qu'un lien de « Vigilance halal » et libre à chacun d'aller regarder. Attention, âmes sensibles s'abstenir, c'est à vomir (et encre... celle-ci est soft). Vu ? On peut continuer la lecture. Nous allons immédiatement trancher la question morale : le halal, comme le casher, nient la condition animale. Ces abattages rituels constituent une pratique qui est tout simplement opposée à notre civilisation et notre droit qui reconnaît que les animaux sont doués de sensibilité. La loi oblige à l'étourdissement avant la mise à mort de l'animal. Ces deux religions bénéficient juste d'une dérogation pour perpétuer leurs rites aussi cruels qu'inutiles. Accepter cette ignominie est se rendre complice d'une pratique immonde qui n'a pas sa place dans un pays civilisé (nombre de pays européens l'interdisent). Il est de notre devoir à tous (non-musulmans) de condamner cette saloperie et boycotter tous ceux qui s'y livrent. Il est de notre devoir d'interpeller tous les acteurs de l'agro-alimentaire – de l'éleveur au directeur de supermarché commercialisant cette immondice – afin que cesse cette sauvagerie. Vient ensuite la dimension sanitaire. Et là rien de mieux que d'écouter un vétérinaire, le docteur Alain de Peretti : L'article devrait s'arrêter là. Rien que pour des raisons sanitaires, la dérogation inique du halal/casher devrait être levée sur le champ et la grande nouba annuelle de l'égorgement de masse d'ovins tout simplement interdite. Comment peut-on accepter que des municipalités puissent accompagner ce type de pratique ? Un Maire qui laisse faire cela dans sa ville est à la fois complice et directement responsable d'une boucherie ignoble et d'un recul civilisationnel évident. Bien sûr l'argument avancé est celui précisément du soucis de garantir des conditions sanitaires et que chacun n'égorge pas son mouton dans sa baignoire. Mais le résultat est toujours le même : en réalité, voulant bien faire, nos autorités cèdent et c'est ainsi qu'on se retrouve en plein centre ville avec des abattoirs à ciel ouvert où la barbarie est encadrée par les pouvoirs publics dans un pays laïc où l'humanisme est une notion centrale. En pratique ce n'est pas le cas et chaque centimètre cube de sang qui gicle de la carotide d'un animal tandis qu'il agonise jusqu'au trépas est la manifestation que ces religions nous plongent dans une époque de ténèbres. Le débat à l'Assemblée Nationale : un exemple des positions actuelles Mais pour mieux comprendre ce qui se passe dans le cerveau de nos députés, je vous propose cette retranscription du dialogue récent sur le sujet à l'A.N. et chacun pourra être juge des arguments avancés. A titre personnel, je tiens à saluer le courage et la lucidité de François Ruffin et d'une député EM (moi-même j'en suis surpris...). C'est un peu long à lire mais pour vous aider, j'ai mis en gras/souligné les arguments et rajouté à cette retranscription d'échange en séance du 28/05/2018 la couleur politique des intervenants pour que chacun comprenne qui défend quoi. J'y ai ajouté mes commentaires personnels et supprimé quelques parties hors sujet (vous pouvez retrouver cet échange complet sur le site de l'A.N.). En préambule voici l'amendement n°2389 qui est discuté (il s'agit d'ajouter cet article à un chapitre du code de la consommation) : « Art. L. 114 2. – A l'issue d'une expérimentation de deux ans après la promulgation de la loi n° du pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable du texte permettant de déterminer les conditions de sa mise en place, l'étiquetage indiquant les modes d'élevage et d'abattage des animaux est rendu obligatoire sur l'ensemble des produits issus de l'élevage à l'état brut. « Un décret en Conseil d'État fixe les modalités d'application du présent article après que la Commission européenne a déclaré compatible avec le droit de l'Union européenne l'obligation prévue au présent article. ». Résumé sommaire de cet amendement : En gros l'étiquetage régional existe depuis longtemps et satisfait au besoin dl'info du consommateur. Mais une demande croissante de la société civile s'est faite jour s'agissant du mode d'élevage et d'abattage des viandes. M. le président. La parole est à Mme Typhanie Degois, pour soutenir l'amendement no 2389. Mme Typhanie Degois (En Marche). Cette situation est sûrement arrivée à chacun d'entre nous : se trouver, dans un supermarché, face à une multitude de barquettes de viande et ne pas savoir laquelle choisir. Un député du groupe LR. Il suffit d'aller chez son boucher ! Commentaire de Q : Le niveau de la remarque est consternant... Mme Typhanie Degois (EM). On regarde s'il y a un label, on regarde l'étiquette, on recherche tout simplement de la qualité. Cette qualité, pour de plus en plus de Français, passe par le respect de l'animal et donc par son mode d'élevage et d'abattage. Ce projet de loi a pour principal objectif de soutenir les agriculteurs. Pourtant, aujourd'hui, la consommation de viande ne cesse de baisser : moins 4,9 % en 2017 pour la viande de porc et moins 2,7 % pour la viande de bœuf. Il est essentiel de mieux informer les consommateurs, de mieux informer les Français ; tel est le besoin actuellement ressenti. C'est pourquoi nous vous proposons, avec plusieurs collègues, de voter pour l'introduction d'un étiquetage obligatoire sur les produits bruts issus de l'élevage, afin d'indiquer aux consommateurs les modes d'élevage et d'abattage de l'animal. Cette information supplémentaire permettra de soutenir le travail de qualité des agriculteurs. Commentaire de Q : Donc on a là des raisons d'information mais également économiques qui sont avancées (…) M. le président. Sur l'amendement no 2389, je suis saisi par le groupe La France insoumise d'une demande de scrutin public. Le scrutin est annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée nationale. Quel est l'avis de la commission ? M.Jean-Baptiste Moreau (EM), rapporteur. Cette disposition sur l'étiquetage du mode d'abattage a comme seul intérêt de pouvoir distinguer les animaux abattus rituellement des animaux d'abattage conventionnel. Une fois n'est pas coutume, parce que je suis loin d'être d'accord avec l'ensemble de ses conclusions, je vous renvoie aux travaux de la commission d'enquête sur les abattoirs de la précédente législature, qui évoquent une fausse bonne idée.
Du point de vue du consommateur, ce n'est pas une attente clairement identifiée. Selon une étude de la Commission européenne de 2015, cela rajouterait de la confusion, voire de l'angoisse. En outre, cela concerne assez peu de produits : carcasses abattues rituellement puis réformées, parties arrières des bœufs abattus selon le rite casher. Je rappelle que, pour ce qui concerne l'abattage hallal, une bête ne peut être abattue hallal qu'à condition d'être vendue hallal. Or c'est déjà le cas pour la filière hallal puisque les services vétérinaires vérifient l'existence d'un bon de commande correspondant à l'animal que vous abattez selon le rite hallal.

Du point de vue des abatteurs, la mise en place d'un étiquetage aurait pour conséquence l'arrêt de l'abattage sans étourdissement dans la plupart des abattoirs, car les carcasses étiquetées « abattage sans étourdissement » ou « abattage rituel » et réformées ne trouveraient pas, selon eux, d'acheteurs dans la distribution. Or les abattoirs ont besoin de ces commandes pour faire face aux difficultés économiques. Il faut savoir que l'abattage rituel, hallal et casher, représente à peu près 25 % de la consommation de viande bovine en France.

Du point de vue éthique, le risque que la viande ne soit pas consommée en tout ou partie du fait du mode d'abattage de l'animal relève du gaspillage alimentaire. De plus, votre amendement constitue une forme de stigmatisation des pratiques religieuses, que nous ne pouvons accepter. Avis défavorable. Commentaire Q : Les raisons économiques sont une nouvelle fois avancées + le risque de stigmatisation comme si c'était la faute des non-muz et non-juifs si les autres avaient une pratique de torture sur les animaux... Mais lisez la suite ! M. Éric Diard (Les Républicains).On est dans un pays laïc ! M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ? M. Stéphane Travert, ministre. Nous avons saisi le Conseil national de l'alimentation pour réfléchir à ce type d'étiquetage : laissons-le travailler. Nous avons également saisi le Comité national d'éthique des abattoirs, qui peut lui aussi proposer des pistes de travail. Nous avançons aussi avec les différents représentants des cultes – le Conseil français du culte musulman, le grand rabbin et le président du Consistoire – concernant les rituels d'abattage. Donnons-nous du temps pour avancer, pour travailler avec nos interlocuteurs ; nous avons beaucoup de sujets à discuter avec eux. Le Conseil national de l'alimentation sera très utile dans les recommandations qu'il pourra formuler sur ces bases. Avis défavorable. Commentaire de Q : Il faut bien comprendre ici que l'avis défavorable est motivé par une consultation en cours. Mais pourquoi diable faudrait-il tenir compte de l'avis de minorités religieuses ???
M. le président. La parole est à Mme la rapporteure pour avis. Mme Laurence Maillart-Méhaignerie (EM), rapporteure pour avis. Je souhaite apporter une précision importante : lors des travaux que nous avons menés au sein de la commission du développement durable, de nombreuses demandes et attentes ont été exprimées en matière de transparence, d'affichage, de traçabilité par l'étiquetage. Plutôt que comme une contrainte, nous devons l'envisager comme une véritable opportunité d'être protégés par les règlements européens – notamment le règlement INCO –, qui protègent un marché intérieur et la libre circulation. Sur le fond, il faut veiller à ce que la démarche soit conduite dans le cadre d'une harmonisation européenne, afin d'éviter de surtransposer et de créer une distorsion de concurrence préjudiciable à nos filières. Nous militons tous, à travers ce projet de loi, pour soutenir nos agriculteurs et leurs filières. M. le président. La parole est à M. Éric Diard. M. Éric Diard (LR). J'aimerais juste demander à M. le rapporteur en quoi la transparence et la traçabilité pourraient être source d'angoisse pour le consommateur. M. le président. La parole est à M. Nicolas Turquois. M. Nicolas Turquois. Pour réagir aux propos qui viennent d'être tenus, je crois que trop de transparence peut générer du stress. Je suis très inquiet de l'amendement adopté tout à l'heure, imposant une obligation de transparence en 2023. On a parlé du nombre de traitements appliqués, mais des labels bio ou certains critères d'origine et de qualité, constituent des éléments synthétiques. À ce compte-là, il faudra même indiquer le nombre de traitements en agriculture biologique, puisque certains sont homologués ! Cela ne peut que susciter des questionnements et du doute. Je suis tout aussi dubitatif que le ministre quant aux résultats que cela donnera auprès de la Commission européenne ; je partage ses doutes. Nous avions obtenu une exception, saluée par les producteurs de viande, pour que, dans les plats préparés, l'origine de la viande, à partir d'un certain taux, soit précisée. En l'espèce, j'ai peur du résultat auquel nous allons aboutir, même si la volonté de transparence est louable. Commentaire de Q : des consommateurs qui se poseraient des questions, voilà ce qui terrifie ces gens... M. le président. La parole est à M. François Ruffin. M. François Ruffin (La France Insoumise). Ce que révèle le débat, c'est que vous avez fait le choix de l'opacité. M. Éric Diard. Très bien ! M. François Ruffin. M. Moreau a été très clair : vous craignez qu'en révélant au consommateur la manière dont l'animal a été élevé et abattu, il ne se détourne de cette viande. Vous préférez rester dans l'opacité en le lui cachant. Nous devons prendre conscience de la philosophie qui sous-tend ce choix : éloigner la mort de nos vies, ne pas voir l'abattoir devant nous. Commentaire Q : Ruffin oppose deux arguments recevables : l'opacité et l'hypocrisie. Par contre il n'évoque pas la liberté des non-musulmans et non-juifs de ne pas à avoir supporter cette opacité. Du reste il n'en est même plus question dans son argument d'après où il est question des conditions d'élevage et plus d'abattage. M. Éric Diard (LR). Très bien ! M. François Ruffin (FI). On veut bien consommer des tranches de cochon dès lors qu'on ne voit pas le porc qui en est à l'origine. Vous vous inquiétez de la réaction d'un consommateur mis en face de la réalité. Nous faisons le pari inverse, celui de la confiance, de la transparence. Si on révèle au consommateur de quelle manière l'animal est élevé – en batterie ou pas, en plein air ou non –, on invite l'ensemble des agriculteurs à transformer leur mode d'élevage, ce qui est un premier pas vers la restauration de la confiance. Ce sont deux paris, deux philosophies qui s'opposent. M. le président. La parole est à M. Matthieu Orphelin. M. Matthieu Orphelin (EM). Conservons notre calme, d'autant que nous venons d'adopter un amendement qui permet de garantir plus de transparence aux consommateurs sur un certain nombre de sujets que vous citez dans votre amendement.

L'amendement de Mme Pompili que nous venons de voter devrait vous rassurer. M. le président. La parole est à Mme Typhanie Degois. Mme Typhanie Degois (EM). Je voudrais tout d'abord remercier M. le rapporteur et M. le ministre pour les précisions qu'ils ont apportées. Il me semble, au contraire, que ce type d'amendement serait de nature à soutenir les agriculteurs car, aujourd'hui, l'opacité est la règle alors que nous avons besoin d'informations. Nous sommes dans un État de droit, un État humaniste : responsabilisons les gens et laissons-les choisir ce qu'ils souhaitent manger. Nous ne demandons rien de plus. M. Éric Diard et M. Nicolas Forissier. Très bien ! M. le président. La parole est à M. Nicolas Turquois. M. Nicolas Turquois (Mouvement Démocrate). Monsieur Ruffin, la question n'est pas celle du manque de transparence. Il existe des éléments de différenciation. Quand on propose du bio, cela correspond à un ensemble global de mode de production qui fait écho. Il faut faire attention à ne pas repousser trop loin les limites. Si l'on doit faire remonter la traçabilité des produits alimentaires jusqu'à la parcelle, nous tombons dans un excès de transparence. Nous avons besoin d'indicateurs qui soient suffisamment synthétiques. Rien n'empêche, ensuite, les démarches commerciales de valoriser tel ou tel type d'élevage ou de pratique. Prenons garde à conserver un niveau de transparence qui reste pertinent et n'imposons pas un excès de précisions dans lesquelles se perdrait le consommateur, sans y voir plus clair. M. Gérard Menuel (LR). Je suis d'accord. Commentaire de Q : Observez bien comment ces gens éloignent du sujet par exagération... comme si le consommateur exigeait le prénom et l'adresse de la plante ou de l'animal consommé, etc. En ridiculisant un questionnement sérieux, ils évacuent le problème de fond. M. le président. La parole est à M. Éric Diard. M. Éric Diard (LR). Je ne comprends pas en quoi la connaissance du mode d'abattage d'un animal poserait problème. Il n'est pas là question de parcelle, mais simplement du mode d'abattage. Mais il ne faudrait pas informer les consommateurs ! Il faudrait jeter un voile pudique sur cette pratique ! Cela n'a pas de sens. Nous sommes au XXIe siècle, et il est normal que le consommateur sache comment a été abattu l'animal qu'il mangera. Commentaire de Q : Voilà qui tombe sous le sens... M. le président. La parole est à M. Benoit Simian.

    Commentaire de Q : j'ai coupé pour raccourcir, B. Simian part sur la situation des viticulteurs, totalement hors-sujet (…) M. le président. La parole est à M. Grégory Besson-Moreau. M. Grégory Besson-Moreau (EM). Monsieur Ruffin, vous parlez de pari mais, permettez-moi de vous le rappeler, le résultat des états généraux de l'alimentation n'est pas un pari que l'on doit faire sur nos agriculteurs. Nous devons les aider. Ils sont accablés et ce n'est pas en expliquant que l'on a étourdi un animal, que la viande est halal, alors même que nous n'avons pas suffisamment éduqué nos enfants à la mort animale, que nous ferons progresser la situation. Ce genre d'étiquetage, à mon avis, va dans la mauvaise direction. Commentaire de Q : Ce sont les enfants qui font les courses maintenant ? Délirant... M. Maxime Minot (LR). Mais non ! M. Grégory Besson-Moreau (EM). Les gens se détourneront du produit. Nous ferions mieux d'éduquer nos enfants, nos concitoyens, plutôt que de les effrayer avec des mots. Cet amendement n'est pas du tout le fruit des états généraux de l'alimentation. Il va dans le sens inverse de l'aide que l'on doit accorder à nos agriculteurs et à nos producteurs. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.) Commentaire de Q : Les gens sont des crétins apeurés par des mots, autant ne rien leur dire et préserver les intérêts éco... M. Éric Diard (LR). Tout est mélangé. M. le président. La parole est à M. Dominique Potier. M. Dominique Potier (Parti Socialiste). Je ferai quelques remarques pour soutenir le rapporteur et le Gouvernement. Vous aurez remarqué notre discrétion, mais il arrive un moment où l'on entre dans la mêlée.
    Tout d'abord, l'Europe que nous aimons n'est pas une grande France. L'Europe et les règles qu'elle nous impose, avant tout pour nous protéger, comme l'a rappelé Mme la rapporteure pour avis, ce qui est particulièrement vrai pour l'agriculture, nous appellent à des compromis. Ensuite, je voudrais saluer, une fois n'est pas coutume, la volonté dont a témoigné Stéphane Le Foll pour imposer une mesure qui n'allait pas de soi en Europe. Et c'est en tremblant que nous avons soutenu l'initiative de Barbara Pompili, car elle atteignait les limites. Surtout, n'allons pas plus loin. Le combat qui fut celui de M. Le Foll, porté par des députés comme Germinal Peiro pendant plusieurs années, fut extrêmement difficile. Soutenons le plaidoyer français mais en tenant compte de la diversité de l'Europe.
    Également, dans les états généraux de l'alimentation, un principe m'a énormément frappé : au sein d'un pays démocratique, l'établissement des normes est une prérogative de la puissance publique ; elle ne peut pas être laissée aux seules forces du marché ou à l'opinion publique. Méfions-nous de toutes les injonctions de l'opinion publique et des modes du moment. Allons-nous étiqueter à chaque peur, chaque phobie, chaque légende urbaine qui jaillit soudainement ? Retrouvons un peu de continuité et de raison. Enfin, je salue la prudence du Gouvernement au sujet des questions liées à l'abattage rituel. Notre société n'a pas besoin de créer de nouvelle polémique. Elle a besoin de pacification, d'écoute et de paix. (Applaudis sements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) Commentaire de Q : Même discours du « Pas de polémiques » M. Gérard Menuel (LR). Exactement ! M. le président. La parole est à M. le rapporteur. M. Jean-Baptiste Moreau (EM), rapporteur. Je suis d'accord avec M. Potier. Nous ne sommes pas là pour opposer des populations les unes aux autres, pas plus que les végétariens aux carnivores. Cela n'a jamais été mon propos et ne le sera jamais. Pour appuyer l'intervention de M. Potier, ajoutons que l'expérimentation en Europe a été obtenue de haute lutte et qu'il serait dommage de la déstabiliser. Concernant l'abattage rituel, la dernière fois que le sujet est venu en débat devant cet hémicycle, je n'étais pas député, mais éleveur et président d'un abattoir. L'effet ne se fit pas attendre : du fait de la stigmatisation d'une population, les demandes pour mettre fin à l'étourdissement lors de l'abattage ont augmenté. Alors que l'étourdissement était systématique avant le débat, cette stigmatisation a radicalisé une partie de la population. Ces questions doivent être traitées avec prudence. Je sais que Stéphane Le Foll, en son temps, et Stéphane Travert aujourd'hui discutent avec les représentants des religions pour faire avancer la cause du bien-être animal au moment de l'abattage, mais ce n'est pas par un véhicule législatif que nous progresserons. Au contraire, nous ne ferons que braquer les gens sans avancer pour autant. (Mme Émilie Cariou applaudit.) M. le président. La parole est à M. le ministre. M. Stéphane Travert, ministre. Au travers de ce débat, certains prônent le repli de la France sur elle-même, la société de haine, que nous refusons justement. Certains tentent d'élever les Français les uns contre les autres, puis les Européens les uns contre les autres, alors que nous portons les valeurs d'une France fraternelle, solidaire, d'une France qui accepte les communautés, d'une France ouverte à la discussion avec les autres. Commentaire de Q : Incroyable, demander une transparence normale c'est promouvoir une "société de haine". La candaulerie est à son paroxysme ! Lisez la suite... M. Éric Diard (LR). Quel est le rapport ? M. Stéphane Travert, ministre. Entretenir les peurs, comme certains voudraient le faire, au travers de débats comme celui-ci, n'est pas la meilleure manière de rendre service et de mettre en avant les progrès que nous souhaitons apporter. M. Éric Diard (LR). C'est un manque de courage ! M. Stéphane Travert, ministre. Rappelons les deux piliers essentiels de ce texte. Vous les connaissez mais l'art de la répétition relève aussi de la pédagogie : le soutien aux agriculteurs grâce à une rémunération plus juste, et une alimentation saine, sûre et durable. M. Thierry Benoit. Très bien ! M. Stéphane Travert, ministre. Ne jouons pas sur ces peurs. Nous devons mener un travail considérable concernant l'abattage rituel, mais nous devons le faire dans la concertation. Il porte d'ailleurs ses fruits, car il est essentiel, mais aussi parce que les débouchés commerciaux qu'il représente sont importants pour nos filières d'élevage. Ces débouchés se font sur le territoire, pas ailleurs. Ce sont les marges de progrès et les points de compétitivité dont nous avons besoin pour valoriser les filières, produire une alimentation de meilleure qualité, qui permettront aux filières d'investir durablement. Ce n'est pas en jouant sur les peurs des consommateurs que vous parviendrez à vos fins. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et UDI-Agir ainsi que sur quelques bancs du groupe LR. – M. Éric Diard proteste.). Nous n'avons certainement pas la même idée des valeurs que doit porter notre pays. Vous essayez de transformer en brûlot un débat qui n'a pas lieu d'être en ce moment, sur le plan législatif, puisque nous le menons avec les différents acteurs. Je vous mets en garde sur ce sujet. Souvenons-nous, le rapporteur l'a répété tout à l'heure : le débat qui a été mené ici a eu pour seule conséquence d'éloigner les gens d'une filière. Je souhaite que, sur ces sujets, le Gouvernement continue de travailler avec le Conseil national de l'alimentation et le Comité national d'éthique des abattoirs. C'est en construisant des trajectoires avec eux que nous réussirons à engager les démarches de progrès dont nous avons besoin. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et UDI-Agir ainsi que sur quelques bancs du groupe LR. ) M. Éric Diard. Hors sujet ! M. le président. La parole est à Mme Lise Magnier. Mme Lise Magnier. Au vu des débats et des arguments du ministre, je retire l'amendement no 508. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.) M. Thierry Benoit. Très bien ! (L'amendement no 508 est retiré.) M. le président. La parole est à M. Nicolas Forissier. M. Nicolas Forissier (LR). Monsieur le ministre, je suis personnellement d'accord avec vous : la dimension économique est très importante dans le débat sur les relations entre le bien-être animal et les filières économiques. Je regrette toutefois que vous ayez élargi de manière inappropriée ce débat à des positionnements plus politiques, qui ne sont pas représentatifs de ce que nous pensons. Nous avons, sur l'ensemble de ces bancs, une vision plus commune de la France que vous semblez le penser. Il ne faut pas sortir du débat : je tenais à le préciser. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LR.) (L'amendement no 677 n'est pas adopté.) M. le président. Je mets aux voix l'amendement no 2389. (Il est procédé au scrutin.) Voici le résultat du scrutin : Nombre de votants 81 Nombre de suffrages exprimés 77 Majorité absolue 39 Pour l'adoption 10 contre 67

    (L'amendement no 2389 n'est pas adopté.) Conclusion Désolé, c'est un peu long mais nécessaire pour bien observer 3 visions qui s'affrontent : - La première est celle de la défense d'une transparence : des députés EM, la FI (Ruffin au moins... j'imagine que ce n'est pas la ligne indigéniste du parti...) et une partie de LR la défendent. - La deuxième est purement démagogique (LR) : Qu'ont fait les députés LR (ex-UMP, ex-RPR) pendant leurs années de majorité si ce n'est laisser s'installer cette communautarisation et ces pratiques abjectes ? - La troisième – et c'est celle qui va l'emporter - est celle de la soumission (EM, pas tous mais la plupart, PS et une partie de LR) : soumission à la fois aux intérêts économiques (cette viande halal est aussi exportée dans des pays qui l'exigent) et aux intérêts communautaires (rentabilité des filières, ne pas froisser les "communautés"). Finalement l'intérêt des animaux n'a aucune importance, pas plus que celui du droit des consommateurs. Seule compte la nécessité de ne surtout pas stigmatiser les pauvres petites communautés (sensées pourtant ne pas exister). En somme la communauté « non-musulmane et non-juive » et le droit des animaux sont tout simplement balayés du revers de la main et les députés se soumettent aux désideratas des représentants (CFCM et Consistoire) des deux communautés. 86% des Français et 100% des animaux sont ignorés, ridiculisés, accusés même de promouvoir une société de haine. Cette attitude est à l'instar de ces abattages rituels : à vomir ! On termine avec nos amis Belges En mai 2017, au nom du bien-être animal, le parlement wallon a approuvé la proposition de décret visant à interdire l'abattage des animaux sans étourdissement préalable au 1er juin 2018, en ménageant toutefois une dérogation jusqu'au 1er septembre 2019 pour l'abattage rituel. L'étourdissement réversible par électronarcose (un procédé par électricité censé ne pas entraîner la mort de l'animal) ne sera exigé qu'à partir du 1er septembre 2019. Evidemment les communautés juives et musulmanes sont furieuses. Yohan Benizri, président du comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) et vice-président du congrès juif mondial conteste et dit vouloir « faire constater son illégalité au regard du droit constitutionnel belge et du droit européen » et a déposé un recours en annulation. Dans un communiqué datant du 26 août 2017, les musulmans de Belgique ont réitéré leur opposition aux législations wallonne et flamande.
    Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/Alain_de_Peretti.jpg

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