Themroc de Claude Faraldo

THEMROC (Claude Faraldo, 1973) from Spectacle Theater on Vimeo. Les grands fauves de la subversion sont de retour ; finis les prolétaires gentils - métro, boulot, dodo -... L'An 01 de Rivette, Guy Debord, Jean Eustache et Jean Yanne comme autant de témoins des premières années de la décennie 70, après "Bof", son premier long métrage, Themroc c'est Claude Faraldo (un temps chauffeur livreur) qui fait la révolution sur les vestiges des barricades ouvrières de Mai 68 et de l'échec de toute une classe 5 années plus tard ; le consumérisme a fait des ravages ; il a noyé les rêves d'indépendance et de liberté de la classe ouvrière dans le fétichisme d'une marchandise qui s'autorise tout et qui ne laisse aucune terre, aucun cerveau en friche ; les herbes folles n'ont plus qu'à bien se tenir ! Themroc se veut un cri de guerre, un cri de ralliement. Son cri aura pour écho féminin "Rocthem" ; film parlant une langue totalement inconnue, une langue onomatopée, la langue de ceux qui n'ont plus rien à dire mais tout à hurler, c'est un ouvrier peintre en bâtiment en rupture ( et c'est peu que de le dire !) qui donnera le tempo, mènera la danse, Michel Piccoli en l'occurrence qui demeure, quoi qu'on puisse dire, l'acteur de sa génération (avec Michael Lonsdale) qui n'hésitera pas à prendre quelques risques avec sa carrière. Révolte d'une détermination invincible de prolétaires maintenant révolutionnaires et anthropophages pour lesquels les CRS sont de la viande à méchoui... loups-garous irruptant, corps exultant, gémissant, extasiés, hommes et femmes confondus, ode libertaire sans vergogne, "Themroc" est irremplaçable. Mais alors.... près d'un demi siècle plus tard, qu'en est-il de ce cri de guerre ? Qui peut encore le pousser et à quelle fin ? Et puis aussi, et puis surtout : qui s'en fera l'écho ? _______________ Pour prolonger, cliquez : Art et culture, cinéma et littérature
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