Un humoriste transgenre se fait bousiller par le plateau de Ruquier parce qu'il a écrit il y a 2 ans qu'Israël instrumentalisait la Shoah.
Tribunal de la pensée... Giesbert : "Excusez-vous" "Ça ne se discute pas" Publiée par Moussa Abraham sur Dimanche 4 novembre 2018
N'en déplaise à Franz-Olivier Giesbert , ça se discute , dans les colonnes de libération, Idith Zertal une historienne israélienne, s'est élevé contre la façon dont son pays instrumentalise la shoah : « La Shoah occupe une place centrale dans la conscience, le discours, la politique d'Israël et, tout autant, dans la manière dont, chaque jour, nous comprenons et expliquons notre existence. Cela est fort compréhensible car Israël a émergé de la Shoah. La mémoire de la Shoah en Israël a été construite de manière intéressante : les créateurs de cette mémoire étaient des politiques, des idéologues, qui n'ont pas subi personnellement la solution finale nazie. Les rescapés, en revanche, les premiers sujets de cette mémoire, en ont été évacués. C'est là que commence le processus de la dévaluation et de l'instrumentalisation de la Shoah en Israël. La mémoire collective ne s'intéresse au passé que comme intermédiaire pour les visions du présent. De fait, la mémoire des rescapés n'était pas la bienvenue. L'Etat n'a pas voulu de cette mémoire, parce qu'elle était si menaçante, parce qu'elle était profondément nôtre, et parce qu'elle n'était pas unidimensionnelle : il y avait des bons et des mauvais, des justes et des salauds, des voleurs, des collaborateurs. Sa complexité la rendait si inquiétante... Le problème, c'est que dans le « récit » israélien, la Shoah apparaît comme une phase immanente dans un processus déterministe, téléologique, menant à la « Guéoulah », la rédemption. A l'Etat. Ce lien exclusif entre la Shoah et l'Etat est désastreux ; il pervertit à la fois le sens de la Shoah et celui de la réalité israélienne : si la Shoah est la source d'inspiration la plus significative de la vision du monde de l'Israélien, elle est corrompue de fond en comble. Nous ne sommes pas en danger de Shoah : nous sommes, au contraire, les « costauds du quartier », détenteurs d'une puissance énorme, au-delà de toute imagination ».
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