Billet invité
Le livre que vient d’écrire Natacha Polony a un double statut : il se veut programme tant économique que social, et cela explique le clin d’œil du titre aux années 1970, mais il se présente aussi sous la forme d’un dictionnaire, comme le fameux « dictionnaire des idées reçues » de Flaubert. Ce choix éditorial est assumé et justifié par l’auteur. Il s’inscrit dans une logique de combat culturel et politique qu’il convient de mener aujourd’hui. Sur ce point, Natacha Polony a parfaitement raison. Elle écrit ainsi dans l’introduction du livre : « Or, il n’est pas de projet politique véritable qui ne repose sur l’ambition de ‘changer la vie ‘. Telle est en fait la définition de la politique : l’idée qu’il est possible, par l’action collective des citoyens assemblés, de faire émerger les conditions d’une société qui mette réellement en œuvre les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Bref, le contraire absolu et radical de ce dogme selon lequel ‘il n’y a pas d’autre politique possible’ »[1]. Rien de plus juste. Contre l’idéologie ambiante, c’est bien d’un combat culturel dont il s’agit. Et, n’en doutons pas, ce livre de Natacha Polony apportera à ceux qui veulent le mener, explications, analyses et argument.
Mais, ce livre a aussi, dans sa forme, un double statut. Si cela ne pose pas de problèmes particulier à la lecture, et l’on sait que Natacha Polony écrit d’une plume enlevée, porte néanmoins en lui une tension qui conduit à s’interroger sur l’usage que l’on peut faire de cet ouvrage.
Les fondamentaux, le programme, et le plan de l’ouvrageLire la suite