[RussEurope-en-Exil] Macron aux Etats-Unis. Images et réalités : un désastre américain, par Jacques Sapir

billet invité

La visite d’Emmanuel Macron aux Etats-Unis, derrière les flonflons et les déclarations tonitruantes, pourrait bien s’avérer désastreuse. Parti en position de faiblesse, face à un Président américain, Donald Trump, qui était conforté tant par les sondages en interne que par les premiers résultats de sa politique, Emmanuel Macron a été dans l’incapacité d’obtenir gain de cause sur quelque grand dossier que ce soit. En matière d’image, cette visite a été une catastrophe, et les photos montrant le Président français soit dans une position ridicule soit dans une position de soumission face à son homologue américains, même si elle ne traduisent pas une réalité, circuleront massivement. Emmanuel Macron a commis, avec ce voyage, sa première faute majeure. Il faut alors revenir sur les dossiers en discussion.

L’Iran, la France et les Etats-Unis

Sur la question de l’accord avec l’Iran, les enjeux étaient de taille. Cet accord avait stabilisé la situation et confirmait la volonté du gouvernement iranien de revenir, à égalité, dans le concert des nations[1]. Qu’il y ait eu des points complexes, et des points de compromis, dans cet accord est une évidence. Mais, il en va de même dans tout accord[2]. L’important était qu’avec cet accord on avait une garantie que l’Iran ne deviendrait pas une nouvelle puissance nucléaire, un acte potentiellement déstabilisant qui pourrait pousser l’Arabie Saoudite et l’Egypte à faire de même, mais qui pouvait aussi se comprendre quand on sait qu’Israël est un proliférateur clandestin massif, avec un arsenal estimé entre 150 et 250 têtes nucléaires. En acceptant de ne pas poursuivre l’enrichissement de l’uranium jusqu’à la qualité militaire, tout en se réservant le droit de poursuivre cet enrichissement pour une qualité civile (et les deux qualités, qui définissent l’usage soit militaire soit dans ces centrales nucléaires de l’uranium sont assez largement différentes), l’Iran avait accepté le cadre global d’une surveillance internationale.Lire la suite

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