Le ridicule ne tue pas. Du moins, c’est habituellement ce que l’on dit…
Emmanuel Macron, notre Président de la République, s’était réjoui du véto mis par le Président italien, M. Mattarella, sur le nom d’un eurosceptique notoire, M. Paolo Savona qui devait figurer dans le gouvernement proposé par M. Giuseppe Conte. Cela apparaissait comme un coup d’arrêt donné aux deux partis, le M5S et la Lega, qui étaient sortis gagnants de l’élection du 4 mars 2018. Il avait même salué le « courage » et le « sens des responsabilités » de Mattarella[1]. Et tout ce beau monde des européistes béats, ceux que l’on surnomme en Italie les « euroïnomanes », de se réjouir du geste de Mattarella.
Las, le jeudi 31 mai en début de soirée, l’homme désigné par Mattarella pour former un autre gouvernement renonçait, et Mattarella n’avait d’autre choix que d’accepter à nouveau Giuseppe Conte, qui proposait un gouvernement, où figurait Paolo Savona….
Le Président de la République italienne, M. Mattarella
Il a l’air malin, Emmanuel Macron, et il doit se mordre les doigts de ses déclarations intempestives. Oh, si cela peut le consoler, il ne sera pas le seul. On a, parmi ceux qui se sont révélés odieux dans leur attitude ouvertement anti-démocratique Le commissaire européen au Budget, Günther Oettinger qui a avait déclaré «Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter» dans une interview à la radio publique allemande Deutsche Welle[2]. On a aussi eu Markus Ferber, député au Bundestag de la CSU, le parti allié à Mme Merkel, qui déclarait quant à lui que la « Troïka » (de sinistre mémoire en Grèce) devrait sans doute envahir l’Italie et prendre le contrôle du Trésor italien[3]. Bref, entre les apôtres d’une tyrannie des marchés et les nostalgiques de l’opération Alaric (la prise de contrôle par les armées du IIIème Reich de l’Italie en septembre 1943), Emmanuel Macron est en bonne compagnie.Lire la suite
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