Populisme, c’est comme les trains, ça peut en cacher un autre … Par Guillaume Berlat

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 10-04-2017
« Je m’inquiète quand je vois le populisme en Europe progresser, l’extrémisme et la contestation de ce qui est le fondement même de la République » (François Hollande, 21 février 2015). Nul citoyen français censé ne peut prendre à la légère cet avertissement lancé par « Le Président de la République (qui) veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités » (article 5 de la Constitution du 4 octobre 1958).
En quoi consiste donc ce danger, qualifié de populisme, qui minerait jusqu’au fondement même de la République et, par voie de conséquence, de la démocratie et de l’État de droit ? Rien que cela, me direz-vous ! De telles mises en garde sont lancées régulièrement à la veille de chaque grande consultation électorale, non seulement en France, mais aussi en Europe et en Occident. Qu’en penser ? Force est de constater, pour compliquer notre tâche de compréhension du phénomène, que la signification du mot populisme est relativement floue et varie selon la personne qui l’utilise1. Le moins que l’on puisse dire est que ce mot est généralement utilisé dans un sens péjoratif. Il est traditionnellement synonyme de démagogie, d’électoralisme et d’opportunisme. En un mot, il n’est jamais bon pour un homme (une femme) politique de se voir affublé du qualificatif de populiste tant il résonne mal chez le commun des mortels, assimilé qu’il est au sceau de l’infamie.
C’est une sorte de mistigri que les hommes politiques se refilent comme la patate chaude. Après avoir analysé la genèse du concept de populisme (l’amour du peuple), nous pourrons plus facilement en mesurer les évolutions passées (la haine du peuple) pour mieux en déguster son actualité la plus récente (l’élite contre le peuple).
GENÈSE DU POPULISME : L’AMOUR DU PEUPLELire la suite

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