PA-2 : Macron diffère mais ne renonce pas … Par Richard Labévière

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 22-01-2018
Vendredi dernier, le président de la République a présenté ses vœux aux armées depuis le porte-hélicoptères – Dixmude1 – en rade de Toulon. Sa priorité était de rétablir la relation avec nos armées – relation passablement secouée depuis la démission estivale du CEMA, le général Pierre de Villiers. De fait, il a tenté de répondre – point par point – à l’ancien CEMA sur le registre « gros sous », mais sans vraiment afficher de priorités, de véritables ambitions, ni de dessein stratégique
Pour bien afficher qu’il a décidé « d’arrêter la lente érosion de nos capacités militaires », il revoit sa copie sur le plan des moyens en affirmant vouloir poursuivre « un effort budgétaire inédit », afin d’atteindre les 2 % de PIB en 2025. Ainsi, il confirme l’augmentation du budget 2018 à 34,2 milliards d’euros (+ 1,8 md, puis 1,7 md chaque année jusqu’en 2022). Et, il annonce en plus 3 milliards d’euros en 2023 pour tenir le cap, c’est-à-dire un an après la prochaine élection présidentielle…
Assurément, le président « fait le job », et plutôt bien : une France forte capable d’assurer sa sécurité dans un monde incertain, de défendre ses intérêts et de participer à la résolution des crises internationales, etc, etc. Il enchaîne sur l’incompressible nécessité d’un outil de défense « complet » et « complémentaire » de notre diplomatie avec nos aides au développement dans une approche globale d’un monde global. Là, il y aurait beaucoup à dire, d’autant que nos aides publiques au développement en baisse constante depuis une vingtaine d’années commencent seulement à être stabilisées et que notre diplomatie et outils diplomatiques connaissent la même déshérence aux mêmes rythme et temporalité…
Après avoir dit aux familles de nos morts et blessés au champ d’honneur ce qu’il fallait dire, le Président cogne (et il a raison, mais ce n’est pas très sûr que cela soit très efficace) nos industries et industriels de défense (trop chers et pas toujours dans le sens des intérêts du pays). Dans cet état d’esprit, il veut afficher un « regard neuf », rompre avec les idées convenues et les mauvaises habitudes. Dont acte ! Il protège ses arrières en soulignant à plusieurs reprises que la prochaine loi de programmation militaire (LPM) ne pourra pas tout faire – tout et tout de suite, s’entend ! Et au passage, il prend l’exemple du PA-2 (notre deuxième porte-avions) – sans annoncer qu’il y renonce définitivement, mais plutôt comme un exemple de ce qui ne pourra pas être pris en compte par les prochaines LPMs. Bien comprendre : le PA-2 n’est pas enterré, mais repoussé… A voir !Lire la suite

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