Quand Philippe Pascot et Pascal Terrasse ("franc-maçon, ancien député, agressé en 2015") devisent sur les agressions de politiques, la corruption en haut de la pyramide, le ras-le-bol des gens, la démocratie qui n'en est pas une, l'inutilité des députés et sénateurs, et ce fameux vrai pouvoir qui serait ailleurs...
Dans cette conversation avec Anna Cabana, on commence par nous remémorer les agressions subies par le personnel politique ces derniers temps, Jean-Vincent Placé en étant le dernier exemple en date (les précédents sont NKM, Laurianne Rossi, M. Valls, P. Terrasse...). L'ancien député rentre dans le vif du sujet : "Moi vous savez, j'ai été agressé parce que je suis franc-maçon." Il enchaîne, en concédant que sa qualité d'homme politique lui a aussi valu en partie cette agression, et sur "ces pauvres parlementaires qui n'ont plus aucun pouvoir ! Le pouvoir est européen, le pouvoir est local, gouvernemental... Ils sont la serpillère de la république !" Philippe Pascot réagit ironiquement sur l'agression dont a été victime Jean-Vincent Placé : "Je connais bien le petit Jean-Vincent...", "Il y a quand même des baffes qui se perdent..." Anna Cabana lui rétorque qu'il joue avec des mots dangereux... Mais Pascot lui fait remarquer que les politiques jouent avec le feu, en provoquant eux-mêmes ce ras-le-bol chez les gens qui se sentent trompés, volés : "arrêtez de nous retirer 5€ sur nos APL pendant que vous vous goinfrez avec des ortolans !" "Vous avez été agressé parce que les gens en ont marre des politicards ! Parce que la politique c'est noble ! Les politicards c'est pas noble !
Tous les élus ne sont pas pourris (...) ; maintenant, plus on remonte en haut de la pyramide, plus on s'aperçoit que, quand même, les gens ils se sucrent pas mal, et en même temps ils nous donnent des leçons de morale, et en même temps ils nous disent qu'il faut que nous on se serre la ceinture, qu'on n'ait plus de retraite... Vous savez combien c'est la retraite d'un député au bout de trois mandats ? Vous savez combien c'est la retraite de la plupart des travailleurs dans quelques années ? ça va être 896€ brut, après 47 années d'annuités. Vous vivez à Paris avec 896€ ? Eh bien les gens ils en ont un petit peu ras-le-bol..." Terrasse, lui, y voit la faute aux tendances populistes de certains dirigeants politiques... Quant à l'utilité des députés : "Le vrai pouvoir est ailleurs ! Economique, médiatique..." Pascot, malicieux : "ça veut dire que vous profitez de la soupe, mais en fait vous ne pouvez rien faire ?" Terrasse, sûr de lui, mais énigmatique : "Le pouvoir est ailleurs ! Et il faut aller ailleurs !" Pascot : "Les députés et sénateurs, aujourd'hui en France, ça ne sert à rien ?" Terrasse : "Pas à grand chose..." Pascot : "C'est merveilleux ! Mais ils sont super bien payés pour ne servir à rien..." Terrasse, chantre de la démocratie (oubliant sans doute que certains réseaux de pouvoir plus ou moins occultes, dont il fait partie, aiment tant la démocratie qu'ils n'ont de cesse de l'étouffer sous les oripeaux d'une république pour le moins bananière...) : "Nous sommes dans un Etat démocratique (...). L'élection se passe. La souveraineté c'est quoi ? On fait et on défait les élus..." Pascot regrette la non reconnaissance du vote blanc, une des raisons de la forte abstention... Terrasse, un poil populiste : "Si les électeurs ne veulent pas voter, c'est leur choix !" Pascot en remet une couche : "Aujourd'hui tout est fait pour que vous n'alliez pas voter... Quand vous avez le choix entre la peste et le choléra au second tour, qu'est-ce que vous faites ? Eh bien vous n'allez pas voter." Et il met sur la table le problème des primaires, et des disparités de moyens entre les différents candidats, car bien sûr l'argent qui coule à flots, pour certains candidats, influe sur le résultat des élections. Mais alors les élus vont abandonner le navire ? Que nenni nous dit Philippe Pascot : "Les élus d'en haut, soit ils recommencent, soit ils sont recasés", recasés "en étant nommé par le fait du prince", dans une commission ad-hoc... (...). "Ceux d'en haut, vous inquiétez pas, ils trouvent des combines pour rester sur le terrain." Là, notre chantre de la démocratie, l'ancien député Terrasse, s'est senti visé, si peu... vis-à-vis de sa nomination comme inspecteur général du développement durable au CGEDD en 2017... (Wikipédia : "Sur décision du conseil des ministres et après avis favorable émis par la commission chargée d'apprécier l'aptitude à exercer les fonctions d'inspecteur général14, il est nommé en mars 2017 inspecteur général du développement durable au CGEDD15. Cette décision est critiquée comme étant un « recasage », alors que Pascal Terrasse ne se représente pas aux prochaines élections législatives16,17. Il démissionne le 23 mars 2017 de son siège de député.") Oui, ce n'est pas très démocratique tout ça, mais on sait ce que vaut le mot "démocratie" dans la bouche de ces gens-là... Terrasse tient quand même à dire que mettre sa nomination sur le tapis n'est pas très élégant... On en pleurerait presque... Et on attend toujours une vraie description de ce "vrai pouvoir"... situé en haut de la pyramide, comme le dit Philippe Pascot. Pour en savoir plus sur la moralité très particulière des politiques "d'en haut" : la chaîne YouTube de Philippe Pascot Avec notamment la vidéo suivante : Philippe Pascot / SUD RADIO / Des vérités que les parlementaires n'aiment pas entendre
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/nkm-agression.jpg
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