Source : The Spectator, John R. Bradley, 02-09-2017
Des policinrs irakiens montent la garde tandis que des chefs et religieux de tribus sunnites et chiites se rencontrent pour parler de réconciliation (Image : Getty)
La ville saoudienne d’Awamiya — comme dans de nombreuses villes d’Irak, de Syrie et du Yémen où se libère la haine ancienne du sunnisme vis-à-vis du chiisme — n’existe plus que par son nom. Le mois dernier, quelques jours avant une attaque contre sa population chiite perpétrée par le régime saoudien, les Nations Unies l’ont élue comme un endroit d’importance culturelle et religieuse exceptionnelle. Mais sous le prétexte de combattre des cellules terroristes soutenues par l’Iran, les Saoudiens ont soumis de manière non discriminée l’ensemble de la population civile d’Awamiya à des bombardements aériens, des tirs de lance-grenades, des snipers, de l’artillerie lourde, des attaques de véhicules blindés et des exécutions de sang-froid.
Plus d’une douzaine de chiites, dont un garçon de trois ans, ont été tués. Des centaines de jeunes gens ont été rassemblés. Au moins 500 maisons ont été détruites, et 8000 habitants ont été expulsés de force de celles qui restaient. Les soldats saoudiens se sont filmés en train de danser et de chanter au milieu des décombres de ce qui faisait la beauté de la vieille ville. Ils ont piétiné le portrait d’un dignitaire religieux chiite originaire de la province de l’est, Nimr al-Nimr, qui fut décapité l’année dernière pour sédition. Et ils ont traité les chiites locaux « purifiés » de la ville de « renégats » et de « chiens » — termes identiques à ceux utilisés par leurs frères wahhabites fanatiques d’Irak et de Syrie, qui se sont délectés des massacres de chiites au nom de l’EI. La décapitation de masse de 14 activistes chiites locaux, dont un adolescent handicapé, serait imminente.
Dans le sillage de ce carnage inter-religieux, il apparaît grotesque que Donald Trump se soit tenu debout à côté du roi Salman à Riyad en mai dernier à l’occasion du lancement d’un nouveau centre pour le combat contre l’extrémisme islamique. Dans un discours préliminaire, Trump avait tout aussi bizarrement distingué l’Iran et ses représentants chiites comme les instigateurs du terrorisme et du bain de sang inter-religieux dans la région. Par le passé, le double discours saoudien était tourné en dérision au nom des contrats de vente d’armes par milliards de dollars à des princes infantiles (et des rétrocommissions qui en découlent) et au nom de l’intensification de leur obsession à la limite de la folie de la prétendue menace existentielle posée par l’Iran à Israël et à ses alliés despotiques sunnites.Lire la suite
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