Le témoignage très digne d'une mère s'adressant aux personnes indignes directement responsables de l'énucléation de son fils, par un tir de flashball, sans aucune nécessité (si ce n'est la volonté de blesser des manifestants pacifiques ?), au cours d'une manifestation des Gilets jaunes à Rennes
jcrabiller : « Ce matin, 20 janvier 2019, a été publié sur Facebook* une vidéo poignante où Mme Leroy, professeur de lettre dans la région de Quimper, témoigne au CHU Rennes (Hopital Pontchaillou) où est hospitalisé son fils. En effet, celui-ci vient de perdre un œil suite à un tir de flash-ball, semble-t-il donné à bout portant après un lancé sur lui d'une grenade de désencerclement, dans l'une des manifestations du samedi 19 janvier de l'acte 10 des gilets jaunes. A l'heure où la propagande d'état, relayée par les médias de masse, bat son plein pour tenter de nous faire croire qu'il n'y a aucune violence policière illégitime contre ce mouvement, il m'a semblé important de relayer cette parole qui affirme le contraire. » *https://www.facebook.com/audrey.leroygiovanangelli/posts/10216524771086105 Audrey Leroy-Giovanangelli :
« C'est avec émotion et sous le choc que j'ai filmé ma maman suite à la tentative de meurtre sur mon frère, qui s'en sort « par chance » (je pense à toutes les autres victimes de cette violence disproportionnée) avec la perte de son œil gauche (ça aurait pu être pire). Nous tenons à remercier Edmond, Greg et les autres sur places, pour leur soutien et dévouement.
Nous tenons à remercier les pompiers qui lui ont porté secours et l'équipe soignante qui l'a pris en charge. Nous vous demandons de bien vouloir partager en masse cette vidéo. Le combat continue, mais un autre commence... Mon frère, ce héros ♥️ »
« Je m'appelle Marie-Laure Leroy, je suis à l'hôpital de Pontchaillou, je ne sais pas l'heure qu'il est, bien évidemment je n'ai pas dormi... Je suis la mère d'un gilet jaune qui a été blessé à la fin de la manifestation sur Rennes hier soir, au moment où les gens commençaient à se disperser.
Mon fils et certains de ses amis étaient autour d'un blessé qui a été évacué peu de temps après ; ils constituaient en quelque sorte un ruban de sécurité entre les pompiers et le reste des manifestants, qui d'après ce que je sais ne présentaient aucun danger. J'en profite d'ailleurs pour avoir une pensée pour une dame de 70 ans qui a été admise à l'hôpital peu de temps avant mon fils ; elle a été matraquée... et c'est vrai que probablement elle aussi devait présenter un gros danger... Je ne sais pas, je ne peux pas vous dire... D'après ce que les amis de mon fils m'ont raconté, une première grenade de désencerclement l'a atteint, alors même qu'il tournait le dos avec ses amis et que les CRS étaient en train de charger. A 4 mètres environ, un type de la BAC, pendant que mon fils faisait un bond, évidemment, sous le choc, sous l'explosion, en a profité pour lui tirer un flasball dans l'oeil. Le flash-ball c'est énorme, je ne sais pas si vous en avez déjà vu un, a été récupéré et à l'heure actuelle est déjà entre les mains de l'avocat. Mon fils a été opéré pendant trois heures, par un interne qui a fait ce qu'il a pu pour lui sauver son oeil ; ce qui n'a pas été possible... Monsieur Macron, pendant que vous faites le malin en bras de chemise dans les gymnases, pendant des heures, en soliloquant, parce qu'il est vrai que vous aimez surtout parler seul, pendant ce temps-là, vos sbires monsieur Macron, mutilent nos jeunes !
Ces jeunes, j'insiste, ne présentaient aucun danger ; aucun d'eux n'avait le visage couvert ; ils étaient tous désarmés, aucun d'eux n'avait même un masque à gaz, ou quoi que ce soit qui puisse de près ou de loin s'apparenter à une arme de destination. Puisqu'on sait maintenant que même des lunettes de piscine peuvent être considérées comme des armes...
Pendant donc que vous faites le malin, vos sbires agressent nos jeunes, agressent des personnes âgées. Combien de blessés va-t-il encore falloir ? Combien de mutilés parmi nos jeunes va-t-il encore falloir, avant que vous vous rendiez compte monsieur Macron que diriger un pays ce n'est pas se tenir en haut de la verticalité que vous vantez tant ? C'est peut-être de temps en temps se pencher sur les gens et écouter réellement ce qu'ils ont à dire. Je ne suis pas en colère, je n'ai même aucune haine... J'estime que vous et ce type que vous avez placé au ministère de l'intérieur, dont d'ailleurs je n'arrive toujours pas à savoir s'il est juste stupide ou parfaitement incompétent, j'estime que vous n'êtes ni digne de ma colère ni digne de ma haine. Et a priori d'après les paroles que j'ai pu échanger avec mon fils quand il est sorti du bloc, et qu'il était encore en salle de réveil, il n'a pas de haine non plus, je crois que il ne comprend pas trop ce qui lui est arrivé pour l'instant. Il a 27 ans, il a toute la vie devant lui, et désormais il n'aura plus jamais une vie normale. Il est mutilé à vie, monsieur Macron. Mutilé à vie, parce que ce que vous appelez la démocratie consiste à frapper des gens innocents, qui sont là uniquement pour défendre leurs droits. Je ne sais pas quoi dire d'autre... Je ne connais pas le le type de la BAC qui a énucléé mon fils... Je ne le connais pas, et je ne le connaitrai probablement jamais... Lui par contre va pouvoir regarder le visage de la mère du blessé ; je me doute bien, je me doute bien que ça ne l'empêchera pas dormir ; je lui souhaite tout le plaisir du monde... J'espère juste que plus jamais il ne pourra dormir ! Je n'ai pas grand chose d'autre à rajouter... Euh... Si : on pourra toujours dire que c'est le choc. Je suis fonctionnaire d'Etat monsieur Macron, parfaitement consciente de sortir du droit de réserve qui normalement est le mien. Je suis enseignante, je suis professeure de lettres dans un lycée de la région quimperloise, à côté de Lorient, en Bretagne. Je pense que vous n'aurez aucun mal à me retrouver, vu que j'ai donné mon nom...
Je ne vois pas trop ce que je peux craindre... Etre virée de l'éducation nationale peut-être, je ne sais pas... C'est peut-être le genre de choses que font les gens comme vous, probablement, probablement... Mon crime, si il y a crime, n'est pas pire que celui d'un ancien ministre de l'éducation nationale, qui appelle au meurtre sur les ondes... Mon crime, si crime il y a, n'est pas pire que celui de quelqu'un qui s'obstine à considérer que ni les gendarmes, ni les CRS, ni les gens de la BAC n'attaquent sans être agressés... C'est tout ce que j'ai à dire ; j'ai une grosse pensée pour tous les autres blessés, et monsieur Macron, peut-être parce que j'ai la prétention, moi, de vous donner une leçon de dignité, peut-être que il serait digne de la part de quelqu'un qui dirige un pays, de finir par présenter ses excuses aux familles. Et peut-être de rendre visite aux gens qui ont été blessés et qui sont marqués à vie, simplement parce que, parce que quoi, parce qu'il y en a marre de cette société où les gens sont pauvres. Je voudrais juste signaler une dernière petite chose. Je suis dans un grand hôpital de Rennes ; il y a à deux mètres de moi, à la sortie, quelqu'un qui dort dans un sac de couchage... Monsieur macron puis-je me permettre de vous rappeler que d'après ce que j'ai entendu, d'après ce que je vous ai entendu dire, il n'y aurait plus jamais de SDF dans notre société. Je ne suis pas en colère, je le répète, je suis juste écoeurée. Je suis écoeurée. » * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Et, malheureusement, les blessés, les mutilés suite aux exactions des "sbires" de monsieur Macron se comptent déjà par dizaines... Jim, horticulteur, a perdu son œil après un tir de LBD lors de l'acte 8 des "gilets jaunes" Antoine, victime d'un tir de flash-ball STRASBOURG CHOC Un ado victime d'une balle en caoutchouc au visage Témoignage du compagnon de la manifestante (Fiorina) qui a perdu l'usage d'un œil le 8 décembre ... Une initiative à souligner, le travail de compilation de David Dufresne (Écrivain-documentariste) :
Tout est parti d'un coup, sans trop réfléchir, une réaction à l'inaction (globale) des médias (globaux). Tout est parti sur Twitter, là d'où tout part. Répertorier les vidéos (et quelques témoignages) de manifestants blessés, certains mutilés à vie, des traces de manquements graves (parfois possibles, souvent avérés) à la doctrine légale du maintien de l'ordre dit à la française : l'« absolue nécessité » et la « proportionnalité de l'usage de la force » [1]Jour après jour, la compilation grossit, elle est disponible ici : allo @Place_Beauvau - c'est pour un signalement - from:davduf
En quelques heures, une dizaine de personnes, des inconnus, des gens que je ne connais pas, m'aident spontanément. Dans la mesure de mes moyens, je contextualise quand c'est possible. Un ami ressurgit après dix ans perdu de vue : il écrit un script pour sauvegarder toutes ces vidéos en lieu sûr. Etc. Le but ? Simple : saisir, publiquement, le Ministère de l'intérieur pour qu'il saisisse à son tour la Police des polices. Et que la Justice fasse son travail. Et la presse. Et chacun.
Comment m'aider dans cette compilation ?
Me joindre par DM (Twitter) ou idéalement par email, en donnant le plus de contexte possible :
- Date
- Lieu
- Type d'incident
- Type d'arme
- Source (liens, FaceBook, presse, Twitter)
- Photos, vidéos, etc.
J'examine aussi toutes les vidéos et photos que l'on m'envoie. Un grand merci.
"Il y a peut-être des gens qui vont perdre des yeux parce que des policiers mal formés, utilisent des armes dont l'Europe entière sait qu'on ne doit pas les utiliser pour le maintien de l'ordre", alerte @davduf
La suite dans notre émission : https://t.co/eTDfdMK781 pic.twitter.com/v4UrhltxoE — Arrêt sur Images (@arretsurimages) 21 janvier 2019
Espérons au moins que ces illégitimes violences de l'Etat ne resteront pas impunies, et que cette stratégie du chaos entraînera Macron (et ses sbires, et surtout ses commanditaires et complices) à sa perte... De tout coeur avec chacune des personnes humiliées, blessées, mutilées...
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/leroy-temoignage.jpg