Source : Truthdig, Chris Hedges, 10-09-2018
Mr. Fish / Truthdig
Pendant la crise financière de 2008, les banques centrales du monde entier, y compris la Réserve fédérale américaine, ont fait marcher la planche à billets pour injecter des milliers de milliards de dollars dans le système financier mondial. Cet argent, produit pour l’occasion, a créé une dette mondiale de 325 000 milliards de dollars, soit plus de trois fois le PIB mondial. Cet argent artificiel a été accumulé par les banques et les grandes entreprises, prêté par ces banques à des taux d’intérêt usuriers, utilisé pour le service de dettes insoutenables ou pour racheter des actions, pour le plus grand bénéfice des élites qui en ont tiré des millions. L’argent ainsi fabriqué n’a pas été investi dans l’économie réelle. Aucun produit n’a été fabriqué ni vendu. Les ouvriers n’ont pas accédé à la classe moyenne avec des revenus, une couverture sociale et des retraites pérennes. Aucun projet d’infrastructure n’a été lancé. L’argent ainsi produit a gonflé de nouvelles bulles financières colossales bâties sur la dette et couvertes par un système financier en ruine et voué à la faillite.
Qu’est-ce qui déclenchera le prochain crash ? Les 13 200 milliards de dollars de dettes insoutenables des ménages américains ? La dette insoutenable de 1 500 milliards de dollars des étudiants ? Les milliards que Wall Street a investis dans la fracturation hydraulique, secteur qui a dépensé 280 milliards de dollars de plus que ce qu’il a rapporté ? Qui sait. Ce qui est certain, c’est qu’un krach financier mondial, qui éclipsera l’effondrement de 2008, est inévitable. Et cette fois, avec des taux d’intérêt proches de zéro, les élites n’ont pas de plan de sauvetage. La structure financière se désintégrera. L’économie mondiale entrera dans une spirale mortifère. La fureur d’une population trahie et paupérisée renforcera, je le crains, les démagogues de droite qui promettent la vengeance contre les élites mondiales, le renouveau de la moralité, le retour aux racines d’une époque mythique où immigrants, femmes et personnes de couleur savaient où était leur place, et enfin un fascisme chrétien.
La crise financière de 2008, comme le souligne l’économiste et chroniqueuse de Truthdig Nomi Prins, a « transformé les banques centrales en une nouvelle classe de mandataires du pouvoir ». Ils ont pillé les richesses nationales et amassé des milliers de milliards pour devenir politiquement et économiquement incontournables. Dans son livre Collusion: How Central Bankers Rigged the World, [Collusion : Comment les banquiers centraux ont arnaqué le monde, NdT], écrit-elle, les banquiers centraux et les plus grandes institutions financières de la planète se livrent à des manipulations frauduleuses sur les marchés mondiaux et fabriquent ce qu’elle appelle de la « fausse monnaie », pour faire gonfler des bulles spéculatives et en retirer un profit à court terme tout en nous conduisant vers « un dangereux précipice financier ».Lire la suite
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