Encore du grand art…
Source :Le Point, 03-07-2019
Alors qu’Ursula von der Leyen est candidate à la présidence de la Commission européenne, ce choix pourrait venir bousculer les équilibres politiques.
Berlin, de notre correspondanteCo Pascale Hugues
Angela Merkel est soulagée, mais elle est loin de triompher quand elle salue hier soir à Bruxelles devant la presse la candidature de sa ministre de la Défense Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne. Elle est même un peu hésitante comme si elle avait besoin de justifier ce choix-surprise. La chancelière allemande aurait pourtant de quoi jubiler. Si le Parlement européen vote pour sa candidate à la mi-juillet, Angela Merkel aura réglé plusieurs problèmes à la fois. Premièrement : elle aura débloqué la situation et permis à l’UE de se mettre d’accord sur une candidate après des semaines d’âpres tractations et d’éclatants désaccords. Deuxièmement : elle aura obtenu que, pour la première fois depuis Walter Hallstein qui, de 1958 à 1967, fut le premier président de la Commission européenne, ce poste capital soit attribué à l’Allemagne. Troisièmement : elle aura placé à ce poste une de ses fidèles. Ursula von der Leyen, chrétienne-démocrate elle aussi, est la seule ministre à avoir fait partie de tous les gouvernements Merkel depuis 2005. Elle fut tour à tour ministre de la Famille, du Travail et de la Défense. Autant de raisons pour la chancelière de se montrer radieuse devant les caméras. Mais elle sait que ce coup de théâtre franco-allemand de dernière minute va déclencher les foudres dans son pays. Et elle n’a pas tort.Lire la suite