La « Terreur » n'a jamais existé !

La « Terreur » en tant que telle n'a jamais existé. Voilà une assertion qui ferait enrager n'importe quel progressiste digne de ce nom porté par l'idée de liberté comme la feuille morte par le vent, et qui fait de la « Terreur » la matrice des totalitarismes communistes et Nazis. Ne parlons même pas de ces sympathisants et militants réactionnaires contre-révolutionnaires qui hyperventilent déjà anxieusement rien qu'à l'évocation de la contestation d'un « génocide » pendant la guerre de Vendée et qui, s'ils ne décèdent pas d'un arrêt cardio-respiratoire, voueront aux gémonies, l'immonde négationniste aux yeux injectés de sang tenant un tel propos. C'est pourtant la thèse défendue par Jean-Clément Martin auteur de plusieurs livres sur la période dont « Les Echos de la Terreur. Vérités d'un mensonge d'Etat ». Pour ceux qui n'auront pas l'audace de se plonger dans cette vidéo nauséabonde, voici un petit résumé des propos abjects tenus par Jean-Clément Martin : Commençons par dire qu'il n'est pas question pour ce spécialiste reconnu des guerres de Vendée de nier l'ampleur des violences. Voilà rassuré le premier bienpensant venu. Mais il n'est pas question non plus de s'abandonner au grand récit de la Terreur, cette « machine à fantasmes » lancée après la chute de Robespierre. Puisant dans des traditions historiographiques variées, Jean-Clément Martin montre que les violences de la Révolution dans sa phase la plus intense doivent moins à un quelconque « système de la Terreur » qu'à une conjonction de facteurs hétérogènes. La Révolution française ne peut se comprendre que si l'on admet que ce sont les luttes de clans, de factions et de groupes politiques qui dominent. Ce ne sont pas les idées qui gouvernent à ce moment-là, mais les alliances, les tactiques, les compromissions. Jean-Clément Martin refuse les théorisations hâtives au profit d'une analyse factuelle serrée des discours et des pratiques effectives durant la Révolution française. L'auteur se montre très attentif à l'hétérogénéité des pratiques selon la géographie des actes et des paroles mais aussi à la discordance entre ces derniers. Il en conclut que la Terreur ne fut jamais « mise à l'ordre du jour » par la Convention et ne s'est jamais incarnée dans un système juridique cohérent. Si elle fut citée, évoquée, critiquée, demandée et toutes sortes d'autres choses, elle ne fut jamais appliquée comme système de gouvernement. Jean-Clément Martin montre bien les très fortes réticences des Conventionnels quant à la Terreur. La faction montagnarde s'avérait souvent temporisatrice par rapport aux exigences populaires beaucoup plus virulentes. Le cœur du dossier est évidemment la loi de Prairial dite « loi de la Grande Terreur », votée en juin 1794. Entre son vote et le 9 Thermidor, elle fut la cause de la moitié des exécutions ayant eu lieu à Paris depuis le début de la Révolution : sans doute 1 500 mises à mort entre le 14 juin et le 17 juillet. Comme les exécutions étaient publiques et eurent lieu à Paris, elle donna une visibilité inconnue jusqu'alors aux pratiques répressives. Toutefois l'auteur fait remarquer que loi était pensée comme régulatrice des excès : toutes les exécutions ayant lieu à Paris, les comportements abusifs en Province, hors de tout cadre légal étaient amenés à disparaître. Ainsi le décret du 13 mars 1793 qui permettait l'exécution immédiate de l'accusé dans le cadre d'une justice militaire était remplacé. Par ailleurs, les Comités de salut public et de sûreté générale devaient contrôler qui était déféré devant le Tribunal pour exclure les accusations extravagantes, les dénonciations intéressées, etc. La « Terreur » avec un « T » majuscule fut une notion construite de manière intéressée après la liquidation du groupe « robespierriste ». Ce mythe permet à une bonne partie de la classe politique de l'époque de s'exonérer de ses propres responsabilités dans les massacres et crimes qu'elle a réellement commis. En effet, il a été facile et tentant de faire endosser toutes les pratiques terroristes à Robespierre peint comme un monstre assoiffé de sang, en blanchissant ainsi des ralliés à Thermidor beaucoup plus impliqués dans les exécutions. En l'accusant de tous les maux, la « Terreur » permet de dire qu'un petit courant a entraîné la révolution là où elle ne devait pas aller, dans des excès qui sont regrettables, parce qu'ainsi on jette un voile pudique sur les responsabilités de tous. Mais dans les faits, les pratiques « terroristes », que Jean-Clément Martin ne nie pas, continuèrent à être employées par les Thermidoriens eux-mêmes, non seulement contre les Montagnards mis au pas en avril 1795, mais aussi contre les Royalistes pour réprimer l'insurrection du 13 vendémiaire, quelques mois plus tard. Cette vulgate diabolisatrice va être amplement reprise dans les discours, les pamphlets, la littérature, l'iconographie, et se diffuser rapidement jusqu'à nos jours. Sources : Les voix de l'histoire « Les facteurs de la Terreur », par Antony Burlaud « Démythifier la Terreur » par Baptiste Eychart « Robespierre, le grand mensonge » par Marie-Line Vitu
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/martin-echos-terreur.jpg

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