L'édito de Guillaume Bigot (CNews, 14 juin 2020) : « Mélenchon/Taubira : la chute »

L'édito de Guillaume Bigot : « Mélenchon/Taubira : la chute » (14 juin 2020) « Tout le monde a remarqué, je crois, cette étrange manie qui consiste à s'en prendre à des statues de l'antiracisme, un peu comme si, finalement, ces militants de l'antiracisme, furieux de ne plus y avoir de racistes, n'avaient qu'à s'en prendre à de vieilles pierres. Mais le plus intéressant n'est pas là, ils ne s'en prennent pas seulement aux symboles du racisme du passé, ils s'en prennent également aux symboles de l'abolition, c'est ce qu'on a vu à Pau, par exemple, c'est ce qu'on a vu encore à Londres où ils ont essayé de s'en prendre à l'effigie de Churchill qui est, quand même, le tombeur du racisme hitlérien. J'ai entendu aussi, hier, qu'ils voulaient s'en prendre à la statue de Gandhi. Donc, on a maintenant affaire à des vandales qui, soyons clairs, n'ont quasiment qu'un pois chiche dans la tête. Alors, leur ignorance est évidemment un prétexte, un prétexte à exprimer leur rage. On l'a vu place de la République à Paris. Parce qu'on est parti d'un postulat de départ : L'État est raciste et violent. Alors, comment vérifier ce postulat ? C'est simple, il suffit d'attaquer la police, d'essayer de lyncher un policier, - et d'ailleurs, il y aurait 25 fonctionnaires de police qui sont blessés hier - et donc, on va forcer les CRS à charger, et si les CRS chargent, l'État est donc raciste et violent. Vous voyez, on a une sorte de rage qui cherche un prétexte pour s'exprimer pûrement et simplement. C'est triste, mais, à chaque époque, il y a des psychopathes et des fous furieux, à chaque époque, il y a des chemises brunes, à chaque époque, il y a des gardes rouges, à chaque époque, il y a des black blocs. Ce n'est pas tellement ça qui est incroyable, ce qui est incroyable, c'est qu'à chaque fois, il se trouve des personnes, à priori intelligentes, responsables et cultivées, non seulement pour leur trouver des excuses, mais pour leur inventer des prétextes. Parlons de Mélenchon, justement. Jean-Luc Mélenchon, lui, il veut la police la moins armée possible. Moi, je suis républicain, je suis même de gauche, je fais le même rêve que Mélenchon, soyons clair, une société policée est une société dans laquelle la police est la moins armée possible, il a raison. Les flics de notre enfance, d'ailleurs, ne ressemblaient pas encore au RoboCop. Sauf que, tous les deux minutes, aujourd'hui, en France, il y a une plainte pour violence gratuite qui est déposée dans un commissariat. Et donc, Mélenchon, en confondant les effets et la cause, il va livrer - pour reprendre ses paroles - les agneaux aux loups. Mélenchon, ce n'est plus la République, c'est moi. Mélenchon, c'est la loi du plus fort, c'est moi. Et donc, en flattant le communautarisme comme il essaye de le faire, en essayant de faire du clientélisme avec les banlieues, il ne va pas gagner une voix, mais il a évidemment perdu son âme. Il n'y a rien de surprenant, finalement, dans son comportement parce qu'on parle de quelqu'un qui était pour l'Europe de Maastricht, d'un opportuniste, c'est vraiment sur le tard qu'il s'est converti à l'extrême gauche. Donc, son cynisme n'est pas tellement surprenant. En revanche, ce qui a été plus surprenant et surtout décevant, c'est l'attitude de Christiane Taubira. Là, je pense qu'on a assisté quasiment en direct à l'auto-effondrement d'un symbole. Cette femme était un triple-symbole. Un symbole, d'abord, en raison de sa couleur de peau, un symbole en raison de ses origines sociales modestes et un symbole, pour beaucoup de Français, en raison de sa force de conviction. Comme des millions de mes compatriotes, lorsqu'elle a été insultée et traitée de singe, non seulement j'ai été solidaire, mais je me suis dit que le visage digne et extrêmement fort de cette femme face aux insultes, c'était celui de la République. Patatras ! Patatras, parce qu'on a entendu Madame Taubira dire, enfin se livrer à une démagogie absolument insensée. Vous souvenez-vous lorqu'elle a dit à Assa Traoré, la sœur d'Adama : "Dites à votre maman que si j'avais du fil à soie, je voudrais recoudre un petit bout de son cœur." Franchement, faire de la démagogie politique avec les larmes d'une mère qui a perdu son fils, c'est d'une bassesse inouïe. Mais le plus grave n'est même pas là, en contradiction totale avec les valeurs de la République, les idéaux de la gauche et les valeurs de l'antiracisme, elle a préféré jouer la solidarité de race en ignorant délibérément - alors qu'elle a des informations - le pédigrée édifiant de la famille Traoré. (...) Il arrive parfois que des statues se déboulonnent toutes seules ! »
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/Guillaume_Bigot_Taubira_Melenchon.jpg

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