Jupiter à la recherche de la diplomatie perdue, par Guillaume Berlat

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 28-08-2017
« Nécessité fait loi » nous rappelle l’adage bien connu. Au moment où la présence d’Emmanuel Macron sur la scène internationale, notre vibrionnant président de la République, est de plus en plus fréquente (Cf. la consultation régulière du site internet de l’Élysée1), il serait grand temps qu’il donne un cap et un contenu à sa politique étrangère dont on peine encore à découvrir les linéaments2. Lors du conseil des ministres du 28 juillet 2017, en raison des couacs récents et de la baisse de sa cote de popularité, il marque son intention de « donner du sens à son action » afin qu’elle soit comprise des citoyens. Dont acte ! Au cours des prochaines semaines, deux occasions vont lui être fournies de préciser sa vision jupitérienne et martiale du monde en ce début de XXIe siècle.
D’abord, la rituelle conférence des ambassadeurs (rebaptisée il y a peu en « semaine des ambassadeurs » par Laurent Fabius) de la dernière semaine du mois d’août à Paris au cours de laquelle il est censé instruire la fine fleur de la diplomatie française de sa docte parole. Ensuite, le rituel discours devant l’Assemblée générale de l’ONU de la deuxième quinzaine de septembre à New York au cours de laquelle il est censé instruire la fine fleur de la diplomatie mondiale de la pensée internationale du Dieu Macron. Rien de moins. Même si sa pensée est « complexe », pour reprendre ses propres mots (pour refuser le traditionnel entretien avec deux journalistes du 14 juillet), il serait plus qu’opportun et urgent qu’il la simplifie pour être compris urbi et orbi3.
Tout ce qui se conçoit clairement s’énonce clairement et les mots pour le dire… Dans le pays de René Descartes, sa démonstration, fondée sur la réalité et non sur le rêve, devrait s’articuler autour du triptyque suivant. Face à un monde en plein bouleversement et passé le cap des cent jours4, il est devenu indispensable de renouveler la politique étrangère de la France et d’adapter sérieusement son outil diplomatique. Vaste programme aurait dit le général de Gaulle.
FACE À UN MONDE EN PLEIN BOULEVERSEMENT…Lire la suite

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