Julia De Funès : déconfinement et surveillance accrue !

Titulaire d'un DESS en ressources humaines et docteur en philosophie, Julia De Funès est bien plus que la petite fille d'un célébrissime acteur français ! Connaissant particulièrement bien les techniques de management moderne en entreprise, elle en a dénoncé les rouages tout comme elle a également dénoncé l'arnaque des "méthodes de développement personnel" tellement à la mode. Julia De funès, de manière très fine, résumé la problématique d'une phrase que toute personne qui travaille en entreprise a forcément entendu : 'la confiance n'exclut pas le contrôle' ! Suite à l'annonce du déconfinement par Edouard Philippe, Julia de Funès entrevoit, dans la logique si macronienne du "en même temps" un déconfinement annonciateur d'un mouvement de retour progressif à nos libertés physiques qui sera inversement proportionnel à un contrôle accru de nos libertés psychologiques et sanitaires. Nous retrouvons là le mécanisme déjà dénoncé en son temps par Alexis de Tocqueville sur la "douceur" de la tyrannie des pouvoirs démocratiques. Comme quoi il n'y a pas besoin de chercher dans les théories conspirationnistes complètement délirantes pour comprendre les mécanismes actuels. Un véritable retour à la philosophie le permet très bien. Ainsi lorsqu'on relit certains passages de l'ouvrage d'Alexis de Tocqueville De la démocratie en Amérique, on est presque frappé par le caractère presque prophétique du texte : "On n'a jamais vu dans les siècles passés de souverain si absolu et si puissant qui ait entrepris d'administrer par lui-même, et sans les secours de pouvoirs secondaires, toutes les parties d'un grand empire ; il n'y en a point qui ait tenté d'assujettir indistinctement tous ses sujets aux détails d'une règle uniforme, ni qui soit descendu à côté de chacun d'eux pour le régenter et le conduire. L'idée d'une pareille entreprise ne s'était jamais présentée à l'esprit humain, et, s'il était arrivé à un homme de la concevoir, l'insuffisance des lumières, l'imperfection des procédés administratifs, et surtout les obstacles naturels que suscitait l'inégalité des conditions l'auraient bientôt arrêté dans l'exécution d'un si vaste dessein... Il semble que, si le despotisme venait à s'établir chez les nations démocratiques de nos jours, il aurait d'autres caractères : il serait plus étendu et plus doux, et il dégraderait les hommes sans les tourmenter. Je ne doute pas que, dans des siècles de lumières et d'égalité comme les nôtres, les souverains ne parvinssent plus aisément à réunir tous les pouvoirs publics dans leurs seules mains, et à pénétrer plus habituellement et plus profondément dans le cercle des intérêts privés, que n'a jamais pu le faire aucun de ceux de l'Antiquité. Mais cette même égalité, qui facilite le despotisme, le tempéré ; nous avons vu comment, à mesure que les hommes sont plus semblables et plus égaux, les mœurs publiques deviennent plus humaines et plus douces ; quand aucun citoyen n'a un grand pouvoir ni de grandes richesses, la tyrannie manque, en quelque sorte, d'occasion et de théâtre. Toutes les fortunes étant médiocres, les passions sont naturellement contenues, l'imagination bornée, les plaisirs simples. Cette modération universelle modère le souverain lui-même et arrête dans de certaines limites l'élan désordonné de ses désirs. Les gouvernements démocratiques pourront devenir violents et même cruels dans certains moments de grande effervescence et de grands périls ; mais ces crises seront rares et passagères. Lorsque je songe aux petites passions des hommes de nos jours, à la mollesse de leurs mœurs, à l'étendue de leurs lumières, à la pureté de leur religion, à la douceur de leur morale, à leurs habitudes laborieuses et rangées, à la retenue qu'ils conservent presque tous dans le vice comme dans la vertu, je ne crains pas qu'ils rencontrent dans leurs chefs des tyrans, mais plutôt des tuteurs." Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique
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