Après une semaine de manifestations, l'Iran a retrouvé un calme fragile. Les États-Unis se sont retrouvés isolés diplomatiquement au Conseil de sécurité de l'ONU, où plusieurs membres ont estimé que les manifestations en Iran relevaient des affaires intérieures du pays. L'ambassadeur iranien à l'Onu a répondu par un foudroyant réquisitoire aux déclarations de son homologue américaine sur le danger d'un scénario syrien en Iran et le problème des droits de l'Homme dans ce pays, ajoutant que la convocation d'un Conseil de sécurité sur l'Iran était un abus de pouvoir de la part des États-Unis. Gholamali Khoshroo, ambassadeur iranien à l'Onu, a rappelé la « longue histoire » de l'ingérence américaine dans les affaires intérieures de l'Iran L'Iran a pu compter sur le soutien de son allié russe : "C'est à l'Iran de régler ses propres problèmes", a insisté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, en évoquant "une situation interne [qui] est en train de se normaliser". Le diplomate russe a évoqué des "prétextes fantaisistes" pour la tenue de cette session, en évoquant une "ingérence dans les affaires intérieures iraniennes". Et d'accuser Washington de "gaspiller l'énergie du Conseil".
La Russie a notamment été soutenue au Conseil par la Bolivie, l'Éthiopie et la Guinée équatoriale. Il ne faut "pas saper l'autorité du Conseil, alors que son unité est cruciale", a souligné l'ambassadeur éthiopien, Tekeda Alemu. "La situation iranienne ne menace pas la stabilité régionale", a abondé, de son côté, l'ambassadeur adjoint chinois à l'ONU, Wu Haiteo, en déniant tout rôle au Conseil dans une situation interne à un pays.
Du côté européen, les prises de position ont aussi montré des divisions. Si le Royaume-Uni a jugé tout à fait légitime une réunion du Conseil de sécurité sur l'Iran, la France s'est montrée beaucoup plus prudente. Cette semaine, Emmanuel Macron avait plaidé la modération et mis en garde contre un risque de "guerre" si les discours belliqueux venus des États-Unis, d'Israël ou d'Arabie saoudite se poursuivaient.
Cette approche mesurée a été partagée par la Suède et le Pérou, autres nouveaux membres non permanents du Conseil. Antoine Sfeir, journaliste et politologue libanais, revient pour RT France sur le revers diplomatique subi par Washington lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Iran et analyse le mouvement de protestation qui s'y tient.
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