Hariri à Paris, Geagea en embuscade à Beyrouth … par Richard Labévière

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 27-11-2017
Il est sans doute trop tôt, et en tout cas très exagéré de parler du retour de la diplomatie française, sinon d’une « nouvelle diplomatie française » aux Proche et Moyen-Orient, comme l’explique Guillaume Berlat dans L’envers des cartes de cette semaine ! Le Premier ministre libanais est arrivé samedi à Paris avec sa femme. Pas fous, les Saoudiens ont gardé deux de ses enfants en otages. Officiellement, ces derniers poursuivent leurs études dans la capitale du royaume, mais personne n’est dupe ! Saad Hariri devrait « faire une petite tournée arabe » (en Egypte et au Koweït) – selon les propres termes de son entourage – avant de rentrer ce mercredi à Beyrouth pour confirmer ou non sa démission, annoncée le 4 novembre dernier depuis l’Arabie saoudite.
Vraisemblablement, il répétera les arguments rédigés pour lui par les services saoudiens : le méchant Hezbollah ne doit plus participer au gouvernement libanais et disparaître de la surface de la terre ! Mais avant d’évaluer les conséquences de ce Vaudeville sur la situation libanaise, il faut souligner deux informations importantes : d’abord, il y a cette visite du patriarche maronite en Arabie saoudite. Comme si c’était le moment ! Ensuite, il y a les révélations du quotidien Al-Akhbar selon lesquelles le chef de l’extrême-droite (Forces libanaises/FL) – Samir Geagea disposerait désormais d’une milice armée de quelques 10 000 fusils. Dans ce contexte, la succession de Saad Hariri et la formation d’un nouveau gouvernement aiguise déjà bien des appétits.
UNE VISITE HISTORIQUE ?
Le patriarche maronite – le cardinal Bechara Raï -, a effectué mardi une visite en Arabie saoudite. Prévue avant la crise saoudienne de la semaine dernière, ce voyage a néanmoins été maintenu : c’est la première fois qu’un patriarche maronite effectue un tel déplacement, ont souligné ses services. « Il doit marquer un rare moment d’échange interreligieux dans le royaume ultraconservateur, qui abrite les lieux les plus saints de l’islam », a indiqué l’un des conseillers du Patriarche. En 1975, le Patriarche grec-orthodoxe Elias Maouwad avait fait le voyage pour porter la voix des Palestiniens. Rien de tel pour Bechara Raï qui était venu seulement parler religion !Lire la suite

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