N'ayant pas de travail et du mal à faire vivre leur famille, il est difficile pour ces hommes de retrouver une place dans la société civile. Jadis enfants soldats, drogués, immunisés contre la peur (parfois, ils ont vu leurs parents se faire égorger, parfois, ils ont dû les tuer eux-mêmes pour prouver qu'ils étaient prêts à tout ou ont été torturés au couteau), aujourd'hui bien formés, ils se font embaucher par des sociétés militaires privés majoritairement américaine constituant une main d'œuvre discipliné et très bon marché pour aller combattre en Irak et en Afghanistan. Hormis le fait qu'ils ne coutent pas cher, ils offrent l'avantage de ne pas revenir dans une housse mortuaire sur le territoire américain. « Les Sierra Léonais sont payés 250 dollars par mois. Alors je pose une question rhétorique : peut-on trouver moins cher ? Quelqu'un qui sera content d'être logé et nourri ? » La réflexion est d'autant plus effrayante qu'elle est émane d'un débat en commission américaine pour les contrats de guerre. Le business est en phase avec la mondialisation financière. Les États-Unis ont recruté en Sierra Leone pour combattre en Irak. Les Ougandais ont la cote et se font embaucher pour leur discipline, « parce qu'ils écoutent ce qu'on leur dit, qu'ils obéissent aux ordres et comprennent l'anglais. » Un docteur en anthropologie, des recrues d'une société militaire privée, des journalistes, ou encore un psychologue conseiller aux Nations Unies, entre autres, décryptent un phénomène aussi inquiétant que glaçant.
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