Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 26-03-2018
« L’intelligence artificielle n’a rien de terrifiant » (Werner Vogels, Amazon)1. Les diplomates ont souvent réfléchi à la meilleure manière de concevoir et d’aborder leur métier. Comment l’exercer dans des conditions optimales ? La question est maintes fois posée. Elle n’a toujours pas trouvé de réponse idoine tant la diplomatie se prête peu ou pas à la modélisation. Faire semblant de l’ignorer conduira à des impasses contraires aux intérêts supérieurs de la France. Mais, Laurent Fabius avait défriché le terrain grâce à son conception pluridimensionnelle de la diplomatie. Il ne lui manquait qu’un pas à franchir pour passer à la diplomatie de l’intelligence artificielle, ce qui lui aurait évité quelques monumentales bourdes diplomatiques comme sur le dossier syrien. Replaçons le débat dans son contexte actuel pour mesurer les contours de ce concept d’intelligence artificielle conjugué avec celui de diplomatie mais aussi et surtout pour être conscient de ses limites intrinsèques. La diplomatie n’est pas une science. Elle est un art qui se prête peu au langage binaire de l’informatique. Au fil des dernières années, nous sommes insensiblement passés d’une diplomatie de l’artifice sans intelligence à une diplomatie de l’intelligence artificielle pour déboucher aujourd’hui, et peut-être plus encore demain, sur une diplomatie de l’intelligence sans artifice.
LA RÉVOLUTION DIPLOMATIQUE FABUSIENNE : LA DIPLOMATIE DE L’ARTIFICE SANS INTELLIGENCE
Le Quai d’Orsay se remet à peine de l’ouragan Fabius (inconnu des météorologues mais bien connu des diplomates) qui lui impose d’en finir avec le monde d’hier pour entrer de plain-pied dans le monde de demain.
La rupture avec le monde d’hierLire la suite
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