Source : Proche & Moyen-Orient, Jean Daspry, 16-04-2018
Le ménage de printemps se poursuit à la Maison-Blanche. Le taux de rotation (« turn over ») des conseillers du président américain n’a jamais été aussi élevé sans parler des secrétaires d’État (l’équivalent de nos ministres). Deux pièces centrales du dispositif sont écartées d’un seul clic par un tweet vengeur de l’homme à la mèche blonde. Les mous sont illico remplacés par des durs. Le secrétaire d’État (notre ministre des Affaires étrangères), le modéré Rex Tillerson est renvoyé à ses chères études, remplacé par l’ancien chef de la CIA, le faucon Mike Pompeo, le 13 mars 2018.
Le conseiller à la sécurité nationale, le général Mc Master dont l’intervention à la conférence sur la sécurité du Munich n’a pas été appréciée en haut lieu pour sa déviance doctrinale, est remplacé par un vieux cheval de retour, bien connu pour ses foucades, John Bolton le 22 mars 2018 (prise de fonctions le 9 avril 2018). Il est le troisième à occuper ce poste en quatorze mois1. Quelques indispensables rappels s’imposent pour mieux dresser le portrait de l’homme à la moustache, du provocateur à la réputation sulfureuse. C’est bien connu, le passé éclaire le présent et parfois l’avenir. Ce que certaines élites intelligentes auraient trop tendance à oublier lorsqu’il s’agit de l’Amérique du nord et de ses dirigeants et autres hauts fonctionnaires.
UN FAUCON PARMI LES FAUCONS
Avocat de formation, John Bolton est un faucon assumé (« un faucon parmi les faucons »), un belliciste bon teint, un interventionniste déclaré, un défenseur vibrant des guerres préventives contre, l’Irak hier et contre l’Iran et la Corée du nord, éventuellement demain2. Dans ses Mémoires, Capituler n’est pas une option, John Bolton raille « les carriéristes du Département d’État formés à l’accommodement et au compromis avec les étrangers plutôt qu’à la défense des agressive des intérêts des Américains »3.Lire la suite
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