Défense “et en même temps” armée européenne : Billevesées et calembredaines… Par Guillaume Berlat

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 26-11-2018
« On gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leurs vertus » (Napoléon Bonaparte). Que n’a-t-on entendu aussi souvent le mot « armée européenne » dans les bouches les plus autorisées et éminentes, que celles d’Emmanuel Macron, de Donald Trump, d’Angela Merkel, de Jens Stoltenberg1 qu’au cours des dernières semaines ! Une sorte de sésame pour le meilleur des mondes excipé pour conjurer le mauvais sort, pour discréditer les affreux nationalistes qui ont tendance à proliférer aux quatre coins de l’Europe et de la planète.
Une sorte de direct du droit qui met son adversaire au tapis par KO pour un long moment. Au diable, le terme de « défense européenne », trop ringard, trop connoté vieux monde !
Le Beaujolais nouveau, cru Jupiter est arrivé. On peut lire sur l’étiquette de sa bouteille : « Armée européenne ». Il est très agréable à déguster en bouche, très gouleyant. Il fait partie des délices du palais du nouveau monde. Même sœur Angela, qui ne le trouvait pas suffisamment à son goût hier encore, vient aujourd’hui de l’adopter2. Seul ce vieux grincheux de Frère Donald y voit malice et se répand en propos peu amènes sur cette nouvelle marotte jupitérienne, sur cette piquette gauloise.
De quoi en perdre son latin ! Rappelons, pour fixer le cadre du débat que la problématique de la défense européenne est un vieux serpent de mer dont on retrouve les prémisses dans l’immédiat après-guerre. Elle est également une pomme de discorde entre Européens mais entre la France et les États-Unis. En définitive, et même si le sujet est sérieux, elle constitue une vaste blague au sens où l’entend Gustave Flaubert avec Bouvard et Pécuchet à propos de l’arboriculture.Lire la suite

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