Benalla & ses acolytes : affaire d'état enfin reconnue par certains journalistes - Le point avec #cdanslair 12.02.2019

Benalla : des affaires russes à l'Élysée ? #cdanslair 12.02.2019
C dans l'air Ajoutée le 13 févr. 2019

Il était l'homme de l'ombre d'Emmanuel Macron. Celui à qui l'on doit la paternité de beaucoup de formules du chef de l'État, dont le célèbre « Make our planet great again » ou l'expression « premiers de cordée ». Le conseiller spécial du président de la République Ismaël Emelien a annoncé hier son départ prochain de l'Élysée. Dans les colonnes du Point, le trentenaire a justifié ce choix en affirmant vouloir se consacrer à des projets personnels, notamment la sortie d'un livre « fin mars début avril ». Une explication qui ne convainc pas l'opposition. « Soit il rentre en politique parce qu'il y a un affaiblissement du personnel d'En Marche pour jouer d'autres rôles, soit il est pris dans l'affaire Benalla », a affirmé le député LFI Alexis Corbière, interrogé par France info. Une opinion partagée par Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris, membre de la commission des Lois, qui enquête sur l'affaire Benalla. « Il doit y avoir des raisons. Personne ne part pour un livre », a souligné la sénatrice, soupçonnant que la démission d'Ismaël Emelien est due à la crainte d'une prochaine mise en examen dans ce dossier. Le nom d'Ismaël Emelien est régulièrement cité dans l'affaire Benalla depuis les derniers développements dans l'enquête judiciaire sur les violences du 1er mai. Réputés proches, les deux hommes auraient gardé contact après les révélations cet été par Le Monde des agissements de l'ancien garde du corps place de la Contrescarpe. Les enquêteurs s'interrogeraient notamment sur le rôle joué par Ismaël Emelien dans la diffusion sur les réseaux sociaux d'images provenant de caméras de surveillance, donc supposées confidentielles, montrant la scène sous un autre angle, pour riposter aux accusations du journal. Interrogé par le quotidien du soir, Alexandre Benalla avait reconnu avoir remis une copie de la vidéosurveillance de la place de la Contrescarpe à « un conseiller communication » du Palais, avant d'ajouter : « Je crois qu'ils ont essayé de la diffuser et de la fournir à des gens, pour montrer la réalité des faits. » D'après Mediapart, des bornages téléphoniques laissent penser qu'Ismaël Emelien est le conseiller qui s'est vu transmettre par l'ancien chargé de mission de l'Élysée un CD-ROM contenant les images obtenues illégalement de la préfecture de police de Paris. Si l'enquête le confirme, Ismaël Emelien pourrait être mis en examen pour « recel de détournement d'images issues d'un système de vidéoprotection » et « recel de violation du secret professionnel », comme c'est déjà le cas d'Alexandre Benalla. Des faits punis d'un maximum de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende. Néanmoins à ce jour, le stratège du président n'aurait été entendu ni par la justice, ni par les enquêteurs. Et selon l'Élysée, il n'y aurait aucun rapport entre les deux évènements : « Ce départ résulte d'une logique d'usure normal au bout de vingt mois d'exercice du pouvoir et après une crise aussi violente que celle des Gilets jaunes ». Au final, ce départ est le quatrième intervenu en quelques semaines au sein du groupe des « Mormons », comme s'étaient eux-mêmes qualifiés les très proches d'Emmanuel Macron. Il intervient alors que l'affaire Benalla connaît de nouveaux rebondissements notamment dans le volet russe. Hier, Mediapart a révélé que celui-ci avait négocié, s'enrichissant personnellement à cette occasion, plusieurs contrats avec des oligarques russes proches du Kremlin avant comme après son départ de l'Élysée. Alors qui est d'Ismaël Emelien le conseiller d'Emmanuel Macron sur le départ ? Quelles sont les raisons de son départ de l'Élysée ? Enfin quels sont les derniers rebondissements dans l'affaire Benalla ? Invités : Christophe Barbier - Editorialiste politique à L'Express Laureline Dupont - Chef du service politique de l'hebdomadaire Le Point Jean Garrigues - Historien, spécialiste de la vie politique et auteur de « La République incarnée de Léon Gambetta à Emmanuel Macron » publié chez Perrin Jean-Dominique Merchet - Journaliste à L'Opinion, spécialiste des questions de Défense et Diplomatie. Son dernier ouvrage « Macron Bonaparte » est paru aux éditions Stock

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Ajoutée le 9 févr. 2019
Les rebondissements se succèdent dans l'affaire Benalla et les derniers développements nous emmènent bien loin de la place de la Contrescarpe et de l'intervention musclée le 1er mai dernier de l'ex-garde du corps d'Emmanuel Macron. Après l'épisode des passeports diplomatiques en décembre et celui des enregistrements des discussions entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, révélés par Mediapart la semaine dernière, le parquet national financier (PNF) a confirmé hier l'ouverture d'une enquête pour "corruption". Selon Mediapart, ces investigations portent sur un contrat de protection rapprochée signé entre la société de Vincent Crase - ex-employé de LREM et gendarme réserviste - et un sulfureux oligarque russe Iskander Makhmoudov, contrat qui aurait été "négocié" par Alexandre Benalla, "du temps où il était à l'Elysée". Pour l'occasion, cinq gardes du corps auraient été recrutés. Parmi eux, un militaire qui aurait signé pourtant un contrat certifiant qu'il est libre de tout engagement. Le ministère des Armées a annoncé hier qu'il est "suspendu à titre conservatoire de ses fonctions, avec effet immédiat, en attendant que la lumière soit faite sur ces allégations". Sa compagne, la chef du groupe de sécurité du Premier ministre, a démissionné de ses fonctions afin d'"écarter toute polémique", a indiqué de son côté Matignon. La commissaire divisionnaire Marie-Elodie Poitout avait été entendue mercredi par la brigade criminelle. Objet de cette audition, d'après Le Parisien : établir si la supposée entrevue d'Alexandre Benalla et de son ami Vincent Crase, le 26 juillet 2018, dont des extraits sonores ont été publiés par Mediapart, a eu lieu à son domicile. L'intéressée, questionnée par le cabinet d'Édouard Philippe, aurait fermement démenti. Les services du Premier ministre ont par ailleurs réfuté avoir saisi le parquet de Paris, qui avait diligenté lundi une perquisition dans les locaux de Mediapart. Ils ont également indiqué qu'aucune écoute administrative n'a été autorisée "sur cette période" concernant Alexandre Benalla, Vincent Crase, Marie-Elodie Poitou et son compagnon. Ce qui entretient le mystère quant à la nature des enregistrements. Alors où, comment et qui a enregistré les discussions entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, diffusées par Mediapart ? Que contiennent les sept enregistrements transmis à la justice par le site d'information ? Qui est Iskander Makhmudov, au cœur du contrat russe ? Jusqu'où ira l'affaire Benalla ? Invités :
Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
Caroline Michel-Aguirre, journaliste, cheffe adjointe du service enquêtes à L'Obs
Jean-Dominique Merchet, éditorialiste à L'Opinion, spécialiste des questions de défense et de diplomatie
Jean Garrigues, historien, spécialiste de la vie politique et auteur de "La République incarnée de Leon Gambetta à Emmanuel Macron" Benalla, l'oligarque russe et les enregistrements #cdanslair 08.02.2019
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/crase-benalla.jpg

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