Affaire Mila : L'intenable position du CFCM

Les lignes des uns et surtout des autres se précisent s'agissant du droit au blasphème... Cette émission de Sud Radio est consacrée à l'affaire Mila. Suite à une drague très lourde d'un internaute et un torrent d'insultes misogynes, homophobes et anti-françaises, cette jeune lesbienne de 16 ans a décidé de faire une vidéo pour dire ce qu'elle pensait de l'islam*. Les réactions n'ont pas tardé : menacée de mort, de viol par des centaines (milliers ?) d'individus manifestement de confession musulmane, ses données personnelles ont été livrées en pâture au public. *Ah oui... d'habitude, on met l'explication à l'astérisque en toute fin. Mais là, c'est le coeur du sujet : elle n'a pas dit "les musulmans sont tous ceci ou cela". Elle a bien dit : " le coran, l'islam est une religion de haine, de merde", ce qui juridiquement parlant est autorisé dans notre pays. Autant casser le suspens de suite : Si Mila est parvenue à cette conclusion, c'est peut-être que du haut de ses 16 années de vie, elle n'a pas constaté beaucoup de tolérance, d'amour et de paix parmi les adeptes de ce culte... simple hypothèse... Et ce n'est certainement pas la réaction d'Abdallah Zekri, délégué général du CFCM et Président de lutte de l'observatoire de l'islamophobie, qui va la faire changer d'avis. Que nous dit-il ? Premièrement que Mila a "insulté" : Il le répète à au moins 3 reprises. Or c'est faux. Ce Monsieur démontre qu'il ne comprend pas ce qu'est le "droit au blasphème" : on a parfaitement le droit de dire que l'islam est une religion de merde et même qu'on "met un doigt dans le cul d'allah" aussi vulgaire soit cette phrase. C'est un premier et énorme problème : ce Monsieur n'est pas n'importe qui... et s'il n'est pas capable de comprendre la différence entre critique de la religion et critique des croyants de celle-ci, que pouvons-nous en déduire de l'étendue de cette confusion chez ses ouailles ? Deuxièmement - et en réalité, quand on écoute bien, c'est sa toute première réaction, alors même que l'animateur a bien rappelé le contexte : Mila a été insultée et menacée de mort la première ! - il nous dit que son âge " n'est pas une excuse" et là aussi le répète. On a là un autre problème. Dans certains pays, musulmans notamment, on ne fait pas cette distinction entre majeurs et mineurs : par exemple, dans certains pays, on dénombre des centaines de cas de filles mariées alors qu'elles sont pré-pubères (Yémen) et très jeunes en général (bien avant leurs 18 ans). Dans d'autres comme les Maldives, la peine de mort pour apostasie est applicable pour tout individu à partir de... 7 ans. Ce sont des cas extrêmes, nous en convenons, mais si, chez nous, les mineurs ont des responsabilités, ils ont aussi une excuse liée précisément à leur minorité. Arguer que son âge "n'est pas excuse" revient à ignorer délibérément que l'on a là, précisément, le propos d'une jeune fille (qui a déjà été menacée de mort, rappelons-le !). Troisièmement, expression approximative mise à part (qui rappelle celle de l'imam Chalgoumi), ce qui frappe dans le discours de Zekri c'est son absence totale de compassion pour la jeune fille : il trouve les menaces de mort "ridicules". Quelle légèreté... De telles menaces forcent parfois les victimes à vivre dans la clandestinité, à déménager, etc. Pour une ado tout particulièrement, ce type de harcèlement peut transformer l'existence en un véritable enfer. Dans le contexte d'une demi-décennie (depuis Charlie) où l'on a vu que certains membres du culte islamique mettaient concrètement leurs menaces à exécution, traiter avec autant de détachement les menaces adressées massivement à cette fille est juste abject (même si, à titre personnel, cela ne me surprend en rien... c'est ainsi depuis Mérah : Aucune, strictement aucune, remise en question). En outre, il suffit d'écouter Zekri pour comprendre que le fameux "mais" qui suit le très timide "je condamne les menaces de mort" arrive très très vite. Tellement vite qu'il arrive avant même la condamnation : écoutez attentivement ! Ce que Zekri condamne en premier lieu, c'est les fausses "insultes" de Mila et pas les vrais dont elle a été l'objet... Zekri estime AVANT TOUT que qui "sème le vent récolte la tempête" et ensuite arrive le "mais". On assiste là à une inversion inédite : Auparavant le discours (hypocrite) était au moins "Je condamne les menaces, les agissements MAIS...". Ce n'est plus le cas. Dernier point, ce Monsieur prétend qu'il défend la liberté d'expression, la preuve... Il a considéré que les dessins de Charlie en relevait... sauf que - et c'est là le véritable sens du " mais"... - MAIS donc, le CFCM a tout de même attaqué en justice CH... Bref, durant les 7-8 premières minutes de cette émission, on a là une synthèse, avec, notamment, cette approche hélas caractéristique de ce qu'est la liberté d'expression... Source : Chaîne YT de Sud Radio à laquelle il est vivement recommandé de s'abonner
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/affaire-mila-islam-sud-radio.jpg

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