Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 07-01-2018
Le châtiment de l’hybris1 est la némésis, le châtiment des dieux qui fait se rétracter l’individu à l’intérieur des limites qu’il a franchies. Le Dieu de la verticalité du pouvoir n’en aurait-il pas trop fait dans le registre de la démesure depuis sa victoire de mai 2017 ? Emmanuel Macron n’avait-il pas trop tendance à se croire sorti de la cuisse de Jupiter tant dans l’Hexagone que sur la scène internationale ? Si ces facéties, déjà fort nombreuses, font le jeu des humoristes et autres amuseurs publics français (Nicolas Canteloup, Laurent Gerra…), elles font plutôt grincer des dents dans les chancelleries occidentales (allemande, américaine, belge, hongroise, italienne, et autres (iranienne, russe, turque…).
Après l’acte II de affaire Benalla, la crise des « gilets jaunes »2 a eu un effet révélateur, dévastateur radical pour l’image du président de la République à l’étranger. Le roi est nu sur l’échiquier international ! Échec et mat. C’est qu’il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne. Manu et Bijou avaient eu trop tendance à l’oublier. Après un premier succès de l’année 2018 marqué par une inflation d’envolées diplomatico-lyriques, les temps ont bien changé. Emmanuel Macron est pris au piège qu’il a lui-même armé, celui des ambitions planétaires paralysées.
LE SEMESTRE DES ENVOLÉES DIPLOMATICO-LYRIQUES
Le champion toute catégorie de la parole diplomatique généreuse commence son tour du monde en fanfare et caracole en tête de peloton, devançant tous ses principaux concurrents, sidérés par le grimpeur hors-pair qui avale les cols de première catégorie au train.Lire la suite
Source