Faut il plutôt encourager le verlan ou la grammaire ? Entre un punk et un violoniste qui a 20 ans de conservatoire dans les mains, lequel préférez-vous ? Lequel est le plus touchant ? Lequel soulève le plus les foules ? Lequel est le plus séduisant ? Et lequel est meilleur musicien ? La jeunesse a-t-elle plus de chances de devenir star du rap, ou de trouver un emploi après avoir bien travaillé à l'école ? Est il plus séduisant d'être le boss du rap game, salarié, ou gérant d'un kebab ? Bien évidemment, poser ces questions c'est y répondre.
Drôle de voir ce reportage de 2005 qui montre Natacha Polony comme une "prof pète sec et un peu réac", en comparaison à un sympathique Orsenna tolérant, ouvert et progressiste ("moins radical" comme dit le commentaire) dont il est assez consternant d'entendre les sophismes avec le recul. Son discours digne d'un Jacques Séguéla utilise les éléments de langage du marketing positif : "des gens qui avancent", "des gens qui inventent", seriez-vous contre les gens qui avancent ? (Ceci dit cette technique grossière marchait encore pour la campagne de Macron, peut être qu'un jour ça finira par ne plus fonctionner, espérons le, on y croît tous...) et puis caler 2 fois le mot "haine" en 4 secondes quand on parle d'éducation il faut reconnaître que cela relève d'une certaine performance. Ainsi, la tartufferie d'Eric Orsenna parait, en outre, ici bien évidente. En effet, disons le par l'absurde : on sait tous aujourd'hui comment le verlan et le langage SMS sont de merveilleux vecteurs d'intégration sociale et professionnelle pour la jeunesse. Le temps a clos le débat, Polony avait tort.
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/natacha-polony-2005.jpg