Les Kurdes sortent le grand jeu en Irak… à leurs risques et périls, par C. Galactéros

Source, Bouger les lignes, C. Galactéros, 19-07-2017
Massoud Barzani a annoncé un référendum d’autodétermination du Kurdistan irakien qui se tiendra en septembre.

«Les hommes raisonnent toujours avec une ‘guerre de retard’. Tel est le constat tristement lucide de Marc Bloch dans L’étrange défaite», rappelait il y a quelques jours le Général Pierre de Villiers, indûment “rappelé à l’ordre” par une salve d’autoritarisme présidentiel aussi outrancière que narcissique face à un grand serviteur de l’Etat qui n’avait fait que son devoir.
Le CEMA en tire les conséquences et tire sa révérence aujourd’hui en complète cohérence et dans l’honneur. Le tout jeune locataire de l’Elysée se prive d’un conseiller de grande valeur en une période cruciale où la France doit reprendre sa place dans un concert international en pleine recomposition au sein duquel ses partis pris dogmatiques et naïfs et ses renoncements l’ont gravement marginalisée, et alors que ses adversaires les plus radicaux sont très loin de désarmer en dépit de quelques reculs. Notre nouveau président paraît n’avoir pas pris la mesure (ou alors la craint-il à ce point qu’il veut l’ignorer ?) de l’état réel de son “outil militaire” et semble pour l’instant plus comptable que stratège, meilleur dans la gestion des symboles que dans la réforme de la réalité. “Jupitérien” autoproclamé, il devrait pourtant comprendre qu’un foudre émoussé ne fait pas trembler. Il devrait surtout être profondément reconnaissant à son chef d’état-major des armées – dont il est, nul n’en disconvient, le chef, et donc le protecteur comme il se doit aussi de protéger grâce à elles ses concitoyens – d’avoir eu le courage de l’alerter sur les conséquences opérationnelles de ses décisions budgétaires et de lui offrir son soutien conséquent au lieu de de se taire contre une enviable gamelle. Son successeur, le Général François Lecointre, est lui aussi un homme de haute valeur humaine et morale et non moins courageux, à l’image de l’assaut qu’il mena, le 27 mai 1995, sur le pont de Sarajevo. Gageons qu’il saura lui faire entendre raison sur cet impératif de cohérence entre les moyens et les missions, entre le budget et la crédibilité, entre l’affirmation régalienne et la défense concrète de l’une de ses pierres d’angle.Lire la suite

Source