Quand la police fait de la politique, la liberté et la justice sont assurées de passer à la trappe

Témoignage d'un policier suite à l'attentat de Magnanville

Sébastien Jallamion est fonctionnaire de police très impliqué politiquement. Il est proche des Identitaires et du FN. Quittant son devoir de réserve, ce policier prend la parole lors du rassemblement à Paris, à l'initiative notamment du mouvement d'extrême droite Souveraineté, indépendance et libertés (SIEL) le 17 juin 2016, en hommage au couple de policiers assassiné à Magnanville. *** A l'écoute de ce policier, force est de constater ceci : pour ce fonctionnaire de police ce sera ni les socialistes - surtout les vrais ! -, ni Sarkozy... Ce qui nous laisse qui ? Devinez !
Il est bon de rappeler à ce policier que son métier est un métier difficile et qu'il est important qu'il le reste car ce métier est facile dans les dictatures seules constituées d'Etats policiers dans lesquels tous sont coupables a priori ; et si erreur il y a, cet Etat n'aura pas l'obligation de s'excuser selon le principe qui veut que l'on ne fasse pas d'omelette sans casser des oeufs ; et personne ne viendra non plus lui demander des comptes.
Il manque chez ce policier qui a franchi le Rubicon ou plus précisément les lignes continues et blanche et jaune, d'une pierre deux coups, la sérénité et l'humilité que son métier exige. Cet homme semble porter le monde sur ses épaules, ce qui, dans le cadre de sa profession, le conduit à penser qu'il y a ou aurait des solutions définitives ; ce fonctionnaire de police a manifestement l'immense prétention ou l'orgueil ou bien encore la folie de croire que la police peut, à elle seule, résoudre tous les problèmes de sécurité - délinquance, banditisme et terrorisme ; il oublie que ces maux sont le plus souvent des effets et non des causes ; il oublie aussi que la police n'est que le maillon d'une longue chaîne constituée d'acteurs et d'intervenants au sein d'une réalité d'une complexité qui dépasse de loin les compétences de son métier seul.
Il est donc temps, grand temps que cet individu quitte la police et ce dans les meilleurs délais, pour notre sécurité à tous même si rien ne justifie les coupes sombres de ces dernières années dans le budget de ministère de l'intérieur, avec pour conséquence la baisse des effectifs qui est inadmissible !
Rappelons à toutes fins utiles que ce n'est pas à la police de définir la politique de sécurité d'un Etat mais bien plutôt aux électeurs sous le contrôle d'un conseil que l'on qualifiera de "constitutionnel", un conseil à la hauteur de sa tâche (pour commencer et pour changer !), un conseil indépendant et sans complaisance, garant de la constitution que l'on voudra digne d'un Etat de droit et des traités internationaux signés par cet état... la France en l'occurrence.
Car... quand la police se mêle de politique, c'est la liberté et la justice qui passent très tôt et très vite à la trappe ; et si l'enfer est pavé de bonnes intentions, le pire est toujours sûr quand le doute ne trouve plus sa place face à un questionnement et un raisonnement péremptoires.
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/jallamion-discours-magnanville.jpg

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