Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 06-11-2017
« Le cerveau de l’Homme sans mémoires est semblable à une huître sans perle » (Jacques Caron). Fait relativement rare pour être relevé dans le flot continu d’ouvrages publiés sur la Syrie depuis 2011, la sortie récente chez l’éditeur Pierre-Guillaume de Roux d’un « document » (format poche de 250 pages de lecture agréable) intitulé « Alep la guerre et la diplomatie »1. Une véritable petite perle pour celui qui s’intéresse à l’étude des relations internationales, sans préjugé et sans a priori.
Qui en est l’auteur ? Une jeune diplomate (d’une quarantaine d’années) de haut rang à la mission permanente de la Fédération de Russie auprès de l’Office des Nations unies à Genève. En 2015, elle se commet dans un autre ouvrage sur la Syrie2.
Cette diplomate n’est donc pas la première venue sur les questions syriennes. Arabisante, historienne, docteur en géographie, parlant couramment l’arabe, l’anglais, le français (le russe, il va sans dire), figure majeure des négociations de Genève sur la Syrie, Maria Khodynskaya-Golenishcheva possède donc toutes les qualités requises pour nous livrer son analyse de la crise syrienne (nécessairement subjective car comment pourrait-il en être autrement pour une diplomate russe en activité), pour une fois pourrait-on dire tant ceci se produit rarement. La parole est donc à la défense de l’approche russe. Elle est particulièrement instructive tant elle est documentée sur le plan des faits précis, articulée sur le plan des idées cohérentes. C’est ce que nous allons nous attacher à démontrer dans ce qui suit (prolégomènes, argumentaire, péroraison).
EN GUISE DE PROLÉGOMÈNES3Lire la suite
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