L’Amérique adore excuser ses criminels de guerre. Par James Palmer

Source : Foreign Policy, James Palmer
Le rappel amer de l’impunité dont jouissent les soldats américains reste en travers de la gorge, même chez leurs proches alliés.
Sur cette photo prise le 15 mars 2018, Truong Thi Hong, 76 ans, un habitant, lit les noms des membres de ses proches tués pendant le massacre de My Lai sur le monument aux morts du musée du village de Son My de la province de Quang Ngai. NHAC NGUYEN/AFP/GETTY IMAGES
La nouvelle selon laquelle le président américain Donald Trump s’apprête à gracier un certain nombre de criminels de guerre américains accusés, voire même condamnés, a suscité une indignation légitime. Il ne s’agit pourtant pas d’affaires nébuleuses : sept anciens membres d’une section des forces spéciales de l’US Navy ont accusé un huitième, Edward Gallagher, de régulièrement viser des femmes et des enfants quant il était tireur d’élite en Irak et d’avoir assassiné de sang froid un prisonnier adolescent. Nicholas Slatten est un mercenaire qui est, à ce jour, le seul à avoir été condamné pour le massacre de 14 civils irakiens en 2007. M. Trump a exprimé à maintes reprises son soutien à la torture et aux atrocités commises en temps de guerre, et ce, bien que, comme dans les affaires précédentes de grâces accordées par M. Trump aux meurtriers en uniforme, nombre de ceux qui, contrairement au président, ont servi sous les drapeaux en soient particulièrement écœurés.
Mais, si la violence de cette rhétorique de Trump est nouvelle, dans les faits, l’impunité des soldats américains à l’étranger ne l’est pas. Le ressentiment des Irakiens à l’égard des forces américaines est déjà manifeste et puissant, et ces grâces vont miner un peu plus la crédibilité des États-Unis auprès de leurs alliés les plus pacifiques. C’est particulièrement vrai en Extrême Orient, où la justice militaire américaine s’est montrée tellement injuste qu’elle a souvent révolté les populations locales. En Corée du Sud, au Japon et aux Philippines, entre autres, le sentiment que les militaires américains jouissent de l’impunité a poussé les habitants à se rebeller contre la présence des bases militaires, a mis la foule dans la rue et a tendu les relations diplomatiques.Lire la suite

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