Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 10-09-2018
« La plus grande action magique de l’homme est d’établir des lois » (Tommaso Campanella). Pour ce qui est de notre Douce France, on pourrait ajouter aux normes les institutions. Il est bien connu dans notre pays que si l’on n’a pas de pétrole, on a heureusement des usines à gaz. Qui n’a pas entendu au moins une seule fois dans sa vie prononcé le terme magique, voire liturgique de Conseil constitutionnel ? À l’entendre, on est pris d’une envie irrésistible de se prosterner devant le Saint-Chrême de tout bon juriste qui se respecte. Une institution au-dessus de tout soupçon qui inspire naturellement la confiance quant à son indépendance, son objectivité, sa compétence, son expertise. Rares sont ceux – téméraires à tous les sens du terme – qui s’aventurent à formuler la moindre critique contre ce monument de la pensée à la française, ce Panthéon de la puissance du droit français !
Cela ne serait pas convenable, comme on le disait dans des temps révolus dans les bonnes maisons. Mais, à y regarder de plus près, les structures comme notre Cour suprême, ont une façade qui ne ressemble pas à son intérieur. Les ravalements de façade ne s’attaquent pas à la structure et aux fondations même de l’édifice. Comme souvent dans notre pays, il existe un gouffre entre des principes grandiloquents et des pratiques coupables. C’est pourquoi, il importe de s’arrêter quelques instants sur le cas du Conseil constitutionnel. Parfaite institution en théorie, elle apparait plus douteuse en pratique.
UNE INSTITUTION PLUS QUE PARFAITE EN THÉORIE
La vulgate politique vante urbi et orbi le prestige de l’institution sise aile Montpensier au Palais-Royal tant au regard de ses nobles fonctions que de sa parfaite composition.Lire la suite
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