Source : Truthdig, Chris Hedges, 05-11-201711
Une manifestation à Minneapolis le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump (Fibonacci Blue/flickr/CC BY 2.0)
La résistance implique de la souffrance. Elle demande de l’abnégation. Elle comporte le risque d’être détruit. Elle n’est pas rationnelle. Son but n’est pas la quête du bonheur, c’est la quête de la liberté. En résistance, on accepte que même si l’on échoue, il existe une liberté intérieure liée à la désobéissance, et peut-être bien qu’il s’agit de la seule liberté et du seul vrai bonheur que nous connaîtrons. Résister au mal est le plus grand accomplissement d’une vie humaine. C’est l’acte suprême d’amour. C’est porter la croix, comme nous le rappelle le théologien James Cone, et être profondément conscient que ce que nous portons est aussi ce pourquoi nous allons mourir.
La plupart de ceux qui résistent – Sitting Bull, Emma Goldman, Malcolm X et Martin Luther king Jr – ont été battus, du moins selon le froid calcul des puissants. La qualité ultime de la résistance, mais pas la moindre, comme l’écrit Cone, est qu’elle « renverse le système de valeurs du monde ». De la défaite s’élève l’espérance. Ceux qui résistent se tiennent auprès des crucifiés, peu importe le coût à payer. C’est leur grandeur et leur pouvoir.
L’incitation séduisante de la conformité – argent, célébrité, récompenses, dotations généreuses, énormes contrats d’édition, d’importants postes académiques et politiques, et une tribune publique – sont méprisés par ceux qui résistent. Le rebelle ne définit pas le succès comme le font les élites. Ceux qui résistent refusent de plier le genou devant les idoles de la culture de masse et les élites au pouvoir. Ils n’essayent pas de devenir riches. Il ne veulent pas faire partie du cercle intime des puissants. Ils acceptent d’être traités comme les opprimés aux côtés de qui ils se tiennent.Lire la suite
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