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Les pays du Printemps arabe ont ceci d’étonnant qu’ils ont tous vu une révolte se déclarer sur leur territoire durant la même période et dans la même région du monde. Ces mouvements se concluant pour une partie non-négligeable d’entre eux par la destitution voire la mort du chef d’état qui était alors en place.
Ainsi Zine el-Abidine Ben Ali quitte la présidence tunisienne en janvier 2011, suivi par son homologue égyptien Hosni Moubarak un mois plus tard. Mouammar Kadhafi, après 42 ans de règne, voit ses forces fidèles de la Jamahiriya arabe libyenne battues avant de se faire capturer et assassiner le 20 octobre de la même année. Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, blessé après une attaque de son palais présidentiel à la mi-2011, finira par signer un plan de sortie de crise débouchant sur son départ du pouvoir en février 2012.
D’autres pays connaîtront des contestations qui feront plusieurs morts et blessés mais dont l’issue politique sera moins importante comme le Maroc, l’Algérie, le Bahreïn, la Jordanie, le Koweït, Oman ou même l’Irak et l’Arabie Saoudite.
Concerné par ce gloubi-boulga insurrectionnel et politique, un pays fait figure d’exception de par la longévité et la gravité de la guerre qui y fait rage ainsi que la résistance du régime politique en exercice : la Syrie. Comme dans beaucoup de nations impliquées dans le Printemps arabe, les révoltes syriennes, débutées en mars 2011, se déroulent avec la participation d’organisations terroristes qui devient rapidement préoccupante au vu de l’influence avérée de ces dernières dans les manifestations populaires, et qui amène dès 2014 à la justification par diverses raisons d’interventions militaires de puissances étrangères dans le pays ; le « bloc occidental » épaulé par quelques pays du Moyen-Orient (Turquie et Arabie Saoudite notamment) d’un côté, la Russie et l’Iran de l’autre.
Mais les interventions militaires s’accompagnent désormais de propagande médiatique, dont François Belliot privilégie le traitement dans son livre « Guerre en Syrie – Le mensonge organisé des médias et des politiques français », sorti chez Sigest. L’administrateur du site « Observatoire des Mensonges d’Etat » a décidé d’analyser le jeu des médias français à l’encontre de la Syrie et plus particulièrement du régime syrien mené par Bachar al-Assad. Dans cet ouvrage dédié « au malheureux peuple syrien » sont compilées cinq chroniques de l’homme de lettres, datant pour la plupart de l’année 2013 (et actualisées au plus tard durant l’année 2015 si nécessaire), toutes publiées sur des sites tels que le Comité Valmy, Réseau Voltaire, et Arrêt sur Infos. Parmi les sujets principaux abordés figurent un débat truqué à l’Institut du Monde Arabe et plusieurs autres événements organisés en France en faveur de la fin du « régime al-Assad », médiatisés ou non. Il est aussi souvent question du père Paolo Dall’Oglio, ancien missionnaire en Syrie, devenu une véritable personnalité médiatique en France et dans d’autres pays occidentaux du fait de ses prises de position sur la situation du pays et de son soutien inconditionnel aux « rebelles », avant de se faire enlever par des hommes de l’État Islamique le 29 juillet 2013. D’autres personnalités chrétiennes représentant un ensemble de voix discordantes par rapport au discours médiatico-politique dominant en Occident sont dépeintes.
On peut attribuer des défauts à l’ouvrage. Comme le manque de sources sur certains contre-arguments utilisés dans celui-ci, alors que l’auteur prend la peine de dénoncer ce même manque lorsqu’il s’agit de décrypter des discours ou des agissements de personnalités anti-al-Assad. Et une subjectivité dans les propos qui révèle un soutien non-dissimulé au président syrien, alors qu’il est malgré tout souvent question d’exactions pilotées par ce dernier dans son pays. Quoi qu’il en soit l’ouvrage apporte une autre vision de la guerre en Syrie que celle montrée dans les médias de masse, du fait d’abord des syriens qui soutiennent Bachar al-Assad, bien plus nombreux qu’on ne pourrait le penser, et de mensonges médiatiques prouvés et avérés, tous démontrés dans les chroniques.
Ce premier livre, consacré à ce qui a pu se dérouler sur le territoire français par rapport à la guerre en Syrie dans l’optique, selon François Belliot, de préparer l’opinion publique par des « petits pas », sera suivi d’un second tome qui s’attardera sur ce que l’auteur surnomme des « grands bonds ». À savoir des événements syriens qui ont eu lieu durant les trois premières années du conflit, « préparés, présentés et médiatisés de façon à entraîner un retournement décisif de l’opinion contre le « régime d’Assad » et fournir le prétexte à une intervention militaire internationale en Syrie ».
Mathieu P.
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