Source : The Intercept, Jeremy Scahill & Murtaza Hussain, 18-11-2019
C’est sur les décombres de la guerre des États-Unis en Irak que l’Iran a bâti un nouvel ordre.
Un marine américain regarde une affiche en feu de Saddam Hussein à Bagdad le 10 avril 2003. Photo : Alex Majoli/Magnum Photos
ENVIRON UN MOIS avant l’invasion de l’Irak par les États-Unis en mars 2003, Tariq Aziz, l’un des plus fidèles compagnons de Saddam Hussein, était assis dans son bureau à Bagdad vêtu d’un uniforme vert olive, cigare en main, chaussé de pantoufles. L’homme qui, pendant des décennies, avait été la représentation publique de la diplomatie irakienne à haut risque proposait une analyse politique qui aurait pu le conduire à son exécution au cours des années précédentes.
« Les États-Unis peuvent renverser Saddam Hussein », a déclaré Aziz, chrétien irakien et l’une des plus hautes personnalités du gouvernement de Saddam. « Vous pouvez détruire le parti Baas et le nationalisme arabe laïc ». Mais, a-t-il averti, « L’Amérique ouvrira une boîte de Pandore qu’elle ne pourra jamais refermer ». Selon lui, la main de fer de Saddam, gantée dans le vernis du nationalisme arabe, était le seul moyen efficace de gérer des forces comme al-Qaïda ou empêcher une expansion de l’influence iranienne dans la région.Lire la suite
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