Guerres malavisées : le mensonge n’est pas le problème principal – Par Paul R. Pillar

Source : The National Interest, Paul R. Pillar, 18-02-2019
Attribuer les guerres désastreuses à un manque de transparence du gouvernement, c’est se soustraire à ses responsabilités.

Le Washington Post a fait un énorme battage – de nombreuses premières pages pendant plusieurs jours, malgré la concurrence des nouvelles sur le procès en destitution – autour d’une série sur la guerre en Afghanistan, sur la base des comptes rendus officiels d’interviews que le Washington Post a obtenus grâce à une demande faite en vertu de la loi sur la liberté d’information. Les journalistes et les journaux qui les emploient aiment à présenter ces produits vedettes comme des révélations – comme mettant en lumière des faits qui, sans les investigations journalistiques, seraient restés cachés. Mais le bureau gouvernemental qui a mené les interviews, connu sous le nom d’Inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan (SIGAR), n’a pas pour habitude de cacher des faits.
Créé par une loi du Congrès en 2008, le SIGAR fonctionne au grand jour et a publié une longue liste de rapports au cours de sa décennie d’existence. Les reporters du Washington Post ont pris les transcriptions et les enregistrements d’interviews qui ont servi de base à certains de ces rapports et ont mis en évidence certains des commentaires qui y figurent, ainsi que les noms de certaines personnes interrogées que le SIGAR avait protégés parce que les interviews avaient été menées sur une base d’anonymat. L’ajout du journal au travail que le gouvernement avait déjà fait est mieux décrit non pas comme une révélation mais plutôt comme un enrichissement et une reformulation pour le bénéfice des lecteurs profanes impatients.Lire la suite

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