Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 10-12-2018
« S’il fallait dire la messe que pour des anges, le prêtre la dirait devant des bancs » (Julien Green). Ce qui vaut pour la religion vaut également pour la diplomatie. Les grands-messes internationales traditionnelles de cette fin d’année 2018 n’échappent pas à la règle. Les 30 novembre et 1er décembre 2018, vingt grands de la planète se retrouvent pendant deux jours à l’occasion d’un G20 dans la capitale argentine pour tenter de résoudre quelques-uns des grands problèmes de la planète (commerce international, réchauffement climatique…) dans un contexte particulièrement tendu (guerre froide commerciale sino-américaine, tensions russo-ukrainiennes, rôle de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen1 et dans l’assassinat de Jamal Khashoggi…). Sans parler du désintérêt croissant du 45ème président des États-Unis, Donald Trump pour tout ce qui respire de près ou de loin le multilatéralisme et la diplomatie. Enceinte de concertation économique et financière créée à la faveur des crises des années 1990, le G20 (à l’instar du G7) se transforme petit à petit en enceinte de confrontation, parfois de pugilat.
Le temps n’est plus à la coopération et au compromis, il est à la coercition et à la sanction. Le temps n’est plus au multilatéralisme, il est au bilatéralisme. Le temps n’est plus à l’apaisement, il est à l’anathème. Que pouvait-on attendre de concret d’une réunion se déroulant dans une atmosphère particulièrement lourde si ce n’est une rencontre chaotique en dépit de l’adoption d’une déclaration commune au forceps ? En dernière analyse, le moins que l’on puisse dire est qu’elle fut particulièrement improductive.
UNE ATMOSPHÈRE PARTICULIÈREMENT LOURDE
Force est de constater est que cette réunion du G20 de Buenos Aires au niveau des chefs d’État et de gouvernement ne se déroule pas sous les meilleurs auspices tant au niveau de la situation dans le pays hôte, l’Argentine qu’au niveau de la crispation des relations entre les principaux acteurs de ce grand « happening ».Lire la suite
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