Source : Vu du droit, Régis de Castelnau, 09-07-2013
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Histoire de remettre les idées en place, le 18 juin, j’ai relu cette page des Mémoire de guerre ou de Gaulle décrit son arrivée à Londres : «je m’apparaissais à moi-même, seul et démuni de tout, comme un homme au bord d’un océan qu’il prétendrait franchir à la nage. »
Pour faire bonne mesure, je me suis repassé plusieurs documentaires, surtout ceux d’Antoine Casubolo intitulés « les derniers compagnons ». Ensemble de témoignages de ces Français libres distingués par le titre de «Compagnons de la Libération » qui leur fut décerné par de Gaulle. Au-delà de l’émotion et de l’admiration que l’on éprouve à entendre tous ces héros s’expliquer avec tant de simplicité, on ne peut s’empêcher de se poser, lancinante, la question : comment quelques garçons de 20 ans, de toutes origines sociales, géographiques et politiques, ont pu faire le choix, alors que tout était perdu, la nation effondrée, les élites légitimes appelant à la soumission, de partir sans armes, sans bagages, sans même savoir où aller, simplement pour continuer le combat ? Je dis quelques, car ils furent peu nombreux. Comme l’a dit Elizabeth de Miribel qui fut la secrétaire de Charles de Gaulle, Londres n’était pas une ville où on arrivait, c’était une ville dont on partait… André Maurois, Raymond Aron, Jean Monnet, Alexis Léger, tous les notables fuyaient pour le confort et la sécurité des États-Unis. Alors, chacun de ceux qui étaient à l’époque, de très jeunes hommes donne son explication. Tous, quelle que soit leur origine ou leur parcours, parlent à leur façon, de la France, du caractère inacceptable de la défaite. Et de la nature de l’ennemi. Et ils racontent le combat, la victoire, le difficile retour à la vie civile.Lire la suite
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