Salah Lamrani, enseignant suspendu suite à des accusations de « terrorisme » (Grand Débat RTSF93)

Le Grand Débat RTSF93 - Emission du mercredi 9 mars 2016

Ecouter & télécharger le podcast sur http://www.rtsf93.com/podcasts/temoignage-de-"salah-lamran"-178

Signez la pétition pour la réintégration de Salah Lamrani : http://www.tlaxcala-int.org/campagne.asp ?reference=43 Ecrivez des courriels de protestation à Isabelle CHAZAL, DRH du Rectorat de Créteil (isabelle.chazal@ac-creteil.fr) Suivez tous les détails de l'affaire au jour le jour sur le blog de Salah Lamrani : http://sayed7asan.blogspot.fr Transcription :
Merci à Diane et Narjan pour la transcription.

Quelques dizaines de seconde de blanc dans la bande-son sont dues à des morceaux musicaux coupés pour droits d'auteur.

ALIBI MONTANA : Bonjour à tous nos auditeurs. Je vous avais dit de rester à l'écoute après mon émission. On a donc le Professeur dont je vous ai parlé, et vous allez pouvoir réagir au téléphone. Nous te laissons te présenter aux auditeurs et nous expliquer les faits, pour que la vérité puisse passer, donne-nous ta version et rappelle-nous les raisons pour lesquelles tu es à l'antenne en direct

SALAH LAMRANI : Bonsoir à tous, (je me présente), Salah Lamrani, Professeur de Français au collège Romain Rolland à Tremblay en France, franco-algérien, originaire de la ZUP de Clermont-Ferrand, donc du 6-3 – c'est le 9 à l'envers – mais dans le 9-3 je suis chez moi, comme dans le 6-3, comme dans toute la France, mais on en reparlera plus tard...

Je suis là ce soir pour vous parler de ce qui se passe actuellement avec mon collège Romain Rolland à Tremblay-en-France duquel j'ai été suspendu de mes fonctions le 10 février [2016] suite à toute une cabale qui a été montée contre moi par la Direction de mon collège et certains parents, la FCPE (Fédération des parents d'élèves), et la complicité de certains enseignants.

Pour le résumer en deux mots, comme un slogan (j'ai pas eu le temps de le préparer en slam, ce sera pour une prochaine fois...), « Professeur de Français, Salah Lamrani dans le 9-3, sous l'état d'urgence ». Pour certains, ça devient « Professeur de djihadisme » : j'endoctrine les élèves. On m'a dit que j'étais un terroriste en présence de parents d'élèves. Et suite à des différends avec l'administration d'abord et la Direction de mon collège qui ont mal tourné. À partir des attentats du 13 novembre, j'ai commencé à avoir plein de problèmes : on m'a fermé mes clubs, on m'a accusé de faire de choses que je ne devrais pas faire en classe, de ne pas respecter la laïcité, de vouloir endoctriner les élèves… Cela de manière insidieuse ou de manière ouverte, suivant les contextes...

Tout ça pour quoi ? Pour deux raisons. Le mot magique, le mot clé qu'on m'a dit, c'est « terroriste ». Qu'est-ce que cela signifie aujourd'hui en France ? Cela signifie deux choses. D'abord : syndicaliste ! Oui je suis délégué syndical, je suis syndicaliste, j'ai des activités de délégué syndical qui n'ont pas du tout plu à la Direction pour des gestes tout simple : poser des affiches sur des panneaux syndicaux, ce qui est normal pour des établissements normaux. Mais pour, eux c'est tellement exceptionnel qu'on est tout de suite rappelé à l'ordre et convoqué. Ils veulent virer une surveillante. La pauvre n'a personne pour l'assister, tout le monde se débine courageusement, elle me demande de l'aide, donc je l'assiste Ils n'ont pas pu la renvoyer et ça, ça ne leur plait pas. Donc le problème avec la Direction part de là. Ce sont des dictateurs des autoritaires. Je précise toujours, c'est très important : les noms de la Direction, c'est Khadidja B. et Abdelkader S. Donc on est bien dans le 9-3, entre « rebeus », on va dire. Voilà d'où ça part.

Ensuite, ils veulent m'éliminer dans le contexte de l'après 13-novembre ; ils instrumentalisent autre chose car j'ai une casquette de syndicaliste dans l'enceinte de l'établissement, dans le cadre de mes fonctions auprès des collègues, et il y a mon activité de blogueur sur internet. Elle tourne autour de thématiques politiques. J'ai des convictions politiques et religieuses très marquées, que ce soit sur la scène nationale ou internationale.
Sur la scène nationale, j'exècre tous ce qui peut être l'esprit « charliste » et la chasse aux sorcières, qu'elles soit musulmanes ou syndicalistes. L'état d'urgence, il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas seulement contre les musulmans. Bien sûr, les musulmans sont les boucs émissaires, car il y a le Front National dont il faut courtiser les électeurs... L'état d'urgence, c'est contre toute parole de liberté. Je dénonce la politique extérieure de la France. Je défends les positions politiques et l'action de a Russie, celles de l'Iran, l'action arabe syrienne, celle du Hezbollah, des Kurdes, tous ceux qui combattent en première ligne Daech. Et finalement, c'est moi qu'on accuse d'être un Da'ouch, un terroriste, d'endoctriner les gens. Après le 13 novembre, il y a des gens qui ne comprennent pas que certains puissent oser (défendre leurs convictions politiques et religieuses non-conformistes, s'afficher fièrement comme musulmans, etc.).

Mais encore une fois, il n'y a aucune relation entre mon activité de prof et mon activité de blogueur... Je n'ai jamais parlé à mes élèves ni aux professeurs de mon activité de blogueur. Mais je ne m'en cache pas. Il suffit de taper mon nom sur internet. Des parents ont pu le faire, et depuis qu'ils l'ont fait, ils ont voulu se payer ma tête au sens littéral du terme. Je raconte toute l'histoire en détail sur internet ... Il suffit de taper mon nom sur Google, sur Médiapart, où je tiens un blog sous le titre « Le Cri des peuples » [Blog censuré depuis, voir mon blog principal sayed7asan.blogspot.fr]. C'était un journal de Jules Vallès, qui s'appelait Le Cri du Peuple. Donc si vous tapez Salah LAMRANI, vous verrez tous les détails, avec le rapport de la Direction et ceux de la partie adverse, qui ont conduit à ma suspension (notamment aux Jour 0 et Jour 4). Ils n'ont rien contre moi. Le seul élément constant qu'ils ont contre moi, c'est mon activité de blogueur. Mais on est encore dans un Etat de droit, il ne faut l'oublier, même s'il y a des gens au gouvernement qui veulent nous le faire oublier, et faire référence à mes activités de blogueur c'est complètement illégal, tant de la part du Rectorat que de la Direction. C'est l'illégalité totale.

Ma suspension est tombée le 10 février, après deux mois de harcèlement moral. Depuis la mi-novembre, ils m'ont mis la misère, ils m'ont rendu fou. De toute ma vie je n'avais jamais manqué une heure de cours (sauf grève ou formation), et là j'ai pris 3 semaines d'arrêt maladie. Au total 5 semaines d'arrêt à cause d'eux.

Mais le 25 janvier, la situation a tourné en ma faveur. Comme je suis un professeur très apprécié, les parents et les élèves qu'ils avaient voulu monter contre moi se sont retournés contre eux. Ils ont été pris en flagrant délit et pris à partie publiquement le 25 janvier. Ils ont vu que la situation devenait délicate pour eux, que j'étais déterminé à demander des comptes et que tout le collège était au courant de ce qu'ils avaient fait. Il fallait qu'ils se débarrassent de moi. Donc ils ont continué à harceler le Rectorat pour obtenir ma tête, et ils l'ont eue. Aspect intéressant, ma suspension par le Rectorat n'a pas de motif. En tant que profs, nous sommes censés montrer l'exemple. Imaginez que je colle un élève sans motif, parce que je n'aime pas sa tête, et il est collé ? (Ce serait inacceptable).

Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'on est dans le 9-3. Je suis un prof de français, le produit de la méritocratie républicaine qui vient de la ZUP, qui a fait de brillantes études, qui parle bien français. Et malgré le fait d'avoir fait des études, d'être prof, d'avoir une activité d' « intellectuel » sur internet, de blog, etc., il suffit qu'on me sorte le mot magique, « terroriste », prononcé par des pourritures qui ne savent même pas écrire – mes élèves de 6e écrivent mieux qu'eux. Le Rectorat, sans sagesse ni discernement, ne m'écoute même pas ni ne me convoque, alors que je leur ai fait un rapport circonstancié expliquant que je suis victime de harcèlement moral, etc., voilà les preuves. Et 2 ou 3 tocards qui ne savent pas écrire français demandent ma tête et menacent de faire un scandale. Allez voir les pièces qu'ils ont produites, ils ont tout mélangé : on va faire un scandale auprès de tous les partis politiques si on n'obtient pas la tête de Monsieur LAMRANI. Et quand on dit « tous les partis politiques sans distinction », cela signifie le Front national. C'est écrit noir sur blanc, vous pouvez vérifier sur internet. Voilà, on me saque, on me vire.

Mais ils n'ont pas pris en compte plusieurs choses : d'abord on va parler en langage des cités, on est dans le 9-3. On on va parler le langage adéquat, bien que je puisse parler la langue de Molière, il n'y a pas de problème, je m'adapte... Je peux parler toutes les langues. Ils ont beaucoup mal à supporter que quelqu'un soit intellectuellement supérieur à eux. Ce n'est pas parce que je suis exceptionnel, ce sont eux les minables. Surtout, je suis resté attaché à certaines traditions, à certaines valeurs, je ne suis pas un mouton, un pigeon comme les autres qui se font écraser, « bolosser », qui ferme sa gueule. Donc c'est quelque chose qu'ils ne comprennent pas. Le type parle bien français, il est populaire, compétent, il a fait des études à la fac, il est intellectuel, il est investi (et malgré tout il est attaché à sa religion, à son intégrité…). Et voilà, ils ont voulu m'éliminer.

Ils ont mal calculé leur coup : on est dans le 9-3, pas à Neuilly-sur-Seine. À Neuilly-sur-Seine, le terrain est peut-être favorable par rapport à l'accusation d'être un « terroriste », mais le 9-3, c'est chez moi, c'est ma culture, et on me sort cette accusation ! Déjà que j'étais absent pendant 5 semaines (et toutes sortes de rumeurs gravissimes ont été répandues à mon sujet), et vous croyez que je vais disparaitre des radars pendant 4 mois et laisser raconter ce que vous voulez et pendant ce temps monter le motif ? Pourquoi le Rectorat n'a-t-il pas mis de motif ? Parce qu'il n'en a pas, tout simplement. On n'a rien à me reprocher pour l'instant, mais on a 4 mois pour trouver quelque chose, en cherchant bien. Et on peut inventer s'il le faut.

En attendant, je suis sur mon terrain et tout ce qui est action en justice, syndicat, etc., on y va, on y est. Et ils vont payer bonbon. Malgré l'état d'urgence, la France est un Etat de droit, donc ils vont payer cher, même si ça va prendre du temps...

Dès le lendemain de ma suspension, communiquée le 11 février, donc à partir du 12 février, je prends mon poste tous les jours. Car lorsque les parents m'ont sauvé, ils ont retourné la situation en ma faveur. Je me suis engagé à faire 2 choses : à toujours être présent, ne plus être absent et à rattraper le programme. Donc tous les jours, je suis posté en face de mon collège, sur une chaise ; dans le froid, sous la pluie, sous la neige. Du matin au soir, autant que possible de 7h45 à 17h45. Parfois je suis K.O. J'ai une heure 30 de trajet à l'aller et autant au retour, donc parfois j'ai pas le temps d'arriver tôt, mais tous les matins je suis là. Et ça les a mis en panique, parce qu'ils croyaient que j'allais disparaître. Mais non, je n'ai pas disparu. Ils ont quand même essayé de raconter leurs mensonges, mais j'étais là pour raconter ma version des faits. Et ce qui est intéressant, c'est qu'ils sont en train de se faire balayer, humilier... La grande majorité des élèves et des parents sont avec moi, malgré tous ce qu'ils ont dit sur moi, malgré la cabale, les profs qui se permettent de venir et de pas respecter la culture du 9-3,on va dire, et essaient de m'accuser mensongèrement... C'est n'importe quoi ! Ils sont en train de se faire humilier, ils ont perdu toute crédibilité auprès des élèves et des parents. Ils sont allés jusqu'à menacer les élèves, car je suis assis devant le collège. Mais ils ne peuvent rien faire contre moi. Les pauvres, ils ont essayé d'appeler la police, mais je suis assis, je ne fais de mal à personne, la police a du discernement quand même. Là ils sont dans une situation… Là, c'est le neuvième jour, car ça a commencé la semaine avant des vacances, et j'ai repris depuis lundi, tous les jours je suis posé devant l'établissement et les élèves viennent me voir massivement.

Au début, ils ont essayé de faire peur aux élèves en les menaçant. Le rectorat a envoyé 4 armoires à glace, que j'appelle les « déchets des cités », car ce sont tous des rebeus qui sont venu me la jouer culture rebeu. « Oui, on est juste des médiateurs, on est là pour prendre la version des faits. » Et ils ont fait quoi, ces types ? Ils sont allés au contact physique auprès de gamins de 12 ans pour les empêcher de me parler en toute illégalité. En sortant du collège, les gamins viennent me dire bonjour car je suis un prof, ils me respectent. Et ces types viennent presque au contact physique, pour les menacer, les intimider. Eh, vous êtes des bonhommes, vous ?

Mais on est dans le 9-3. Ensuite, des parents sont venus, fous furieux, enfin non, fous de rage – les fous furieux, c'est la direction. Ils étaient fous de rage légitimement car les enfants rentraient en pleurant, racontant qu'on les menace, etc. Ils appelaient les parents, carrément, tellement le pouvoir leur est monté à la tête. Ils croient que comme ils ont fait la loi dans le collège et qu'ils ont dressé tout le monde – les profs n'osent même pas venir dire bonjour, se cachent, sortent par des issues dérobées pour ne pas me voir. Mais les élèves ne se sont pas laissés faire, ils ont du courage, ils viennent me voir. Et leurs parents me soutiennent de manière assez massive.

L'intéressant, c'est que même si tout a l'air contre nous, avec l'état d'urgence, tout le monde contre moi dans le collège, du côté du personnel, de la direction, les enseignants, le rectorat, etc., ce sont eux qui vont se faire manger.

Comme je suis en contact avec des parents d'élèves, je viens d'apprendre que… Il y a une pétition en huit langues qui circule sur internet. Comme des élèves et des parents ont signé la pétition, « ils » les ont convoqués… (Convoquer des élèves parce qu'ils ont signé une pétition et leur mettre la pression, c'est inconcevable !)

C'est un spectacle, c'est incroyable. On peut me suivre à distance, car je ne peux pas organiser une manifestation, d'ailleurs c'est important que je sois tout seul. Mais venez voir, venez voir le spectacle. Et ça durera le temps qu'il faut, jusqu'au 1er juillet et à partir du 1er septembre. Jusqu'à ce que je sois réintégré ou que je sois mis en prison. Parce qu'un terroriste, on ne le suspend pas, on le met en prison. Des gens se sont fait perquisitionner pour moins que ça, leur vie a été détruite. Je ne me considère pas comme une victime, ce qu'ils m'ont fait, c'est chaud, mais il y a des gens qui ont souffert beaucoup plus que moi.

Mais l'intéressant, c'est qu'il suffit de se défendre, et c'est eux qui vont en prendre plein la gueule. Parce qu'ils l'ont cherché. Et ils ne sont même pas capables de faire peur à des gamins de 11 ou 12 ans. Ils se croient la Gestapo, bon, pas la Gestapo qui met des balles dans la tête des gens, mais la Gestapo au petit pied. Ils sont minables. Pathétiques.

ALIBI MONTANA : Quelqu'un veut réagir sur nos ondes. Bonsoir.

P1 : Je suis Mme XXX, mon fils était dans cette classe et il ne m'a jamais rien signalé de spécial. Je ne comprends pas pourquoi on le suspend.

ALIBI MONTANA : Donc vous partagez son avis que c'est quelque chose de tout à fait injuste.

P1 : Ah oui ! Il faut des preuves pour accuser, et quand il n'y en a pas on ne le fait pas. L'ayant vu et entendu, je ne peux l'accuser de rien.

ALIBI MONTANA : Est-ce que cette situation se discute entre parents d'élèves, concernant le professeur ? Vous en avez parlé avec d'autres parents ?

P1 : Non, parce que je ne suis jamais là, je travaille. Mais c'est mon fils qui me dit.

ALIBI MONTANA : Voulez-vous lui dire quelque chose, le fond de votre pensée ?

P1 : Qu'il continue son combat. Quand on est accusé d'être un terroriste, il faut avoir des preuves, on ne peut pas accuser comme ça. En plus, il est apprécié de ses élèves, de mon fils aussi.

ALIBI MONTANA : Le message est passé, Madame, on vous remercie de votre appel. Il a entendu, il est là.

SALAH LAMRANI : Je vous remercie beaucoup, Madame. C'est un témoignage et un soutien parmi beaucoup d'autres et c'est ce qui m'aide à continuer le combat. Les gens savent reconnaître la qualité et j'étais un enseignant très apprécié, parce que je fais travailler les élèves. Mais qu'est-ce qu' « ils » en ont à faire de l'instruction ? Tout ce qu'ils veulent, c'est leur instinct de domination, ils ne sont pas épanouis donc ils ne peuvent qu'écraser les gens. Sauf que ce sont les enfants qui paient. Vous imaginez la déstabilisation qu'ils subissent ? On les manipule, on les intimide, et ils ont 11 ou 12 ans. Vous savez, la violence morale est beaucoup plus grave que la violence physique. Et qu'à cet âge, ils voient un tel cinéma pour un prof qu'ils apprécient.

Je pourrais vous raconter beaucoup de scènes magnifiques et je vous en raconte une qui s'est passée hier soir. Les profs, bac + 5, sont tellement courageux qu'ils n'osent pas me saluer parce qu'ils ont peur de la direction et qu'ils sont mal avec leur conscience parce que quand j'ai subi du harcèlement puis qu'on voulait me virer, personne n'a bougé. Quand ils ont vu que je résistais et qu'ils ne savaient pas trop quoi dire aux enfants, ils se sont même mis en grève contre moi (pour protester contre ma présence devant le collège et mes chroniques quotidiennes) !

Hier, dans le froid, quatre élèves parmi des dizaines qui viennent me voir, et eux sont en 5e, ce ne sont pas mes élèves, sont restés au moins 30 à 40 minutes avec moi. À grelotter dans le froid pour me parler, pour discuter. Peut-être que leur instinct premier, c'est de me réconforter, mais dès qu'ils voient que j'ai le moral au 777e ciel, ça va. Après, ils n'y tenaient plus à cause du froid, ils se sont excusés de devoir partir. Cinq minutes après, ils sont revenus en courant m'apporter une viennoiserie au chocolat ! Parce qu'ils avaient des remords d'être partis. Ce sont des gamins de 12 ans ! Et les adultes me calomnient…

Et ça, c'est notre culture du 9-3. On dit que les profs ne sont pas respectés ? Soyez respectables ! Le jour où vous le serez, vous serez respectés. Le respect ça se gagne, ça ne se quémande pas.

ALIBI MONTANA : Nous avons un nouvel appel. Bonsoir Madame.

P2 : Bonsoir. Je suis la maman d'un élève de M. Lamrani. On savait vaguement ce qui s'est passé. Nous avons entendu le témoignage de M. Lamrani et franchement, nous sommes choqués, parce qu'ils auraient pu régler le problème différemment. Je pense qu'ils ont voulu s'acharner.

Je voudrais dire qu'on est désolés pour lui, mais que dans tous les cas, il y a beaucoup de monde derrière lui.

R. C'est très gentil, Madame, votre soutien. Au sein de cette radio, nous essayons de faire la lumière sur tout ce qui s'est passé.

P2 : C'est bien. Parce que je pense qu'il mérite vraiment qu'on ne s'acharne pas comme ça sur lui. Il aime son travail, j'ai regardé son blog, il n'y a rien qui incite au terrorisme ou à quoi que ce soit. Donc je pense que c'est vraiment du n'importe quoi !

R. Donc on voit des parents d'élèves qui sont derrière vous et qui ont l'air eux aussi abasourdis par cette nouvelle !

SALAH LAMRANI : Exactement. Le rectorat reçoit quotidiennement des courriers de parents qui demandent ma réintégration et se plaignent des représailles et des menaces qui sont infligées à leurs enfants. Et qui menacent même de saisir la justice. Le rectorat reçoit ça, aucun problème, il ne pense pas que cette direction fait des choses un peu louches, un peu suspectes, et qu'il faudrait réagir. Alors je leur dis. Je vous ai fait mon rapport. Que vous ne me croyiez pas sur parole, je veux bien. Faites votre enquête. Mais quand vous recevez un, deux, trois, dix, ça n'arrête pas, mails de parents qui vous disent que ça suffit, c'est inacceptable, on veut le retour de M. Lamrani, on veut que ces pressions cessent… Et vous ne faites rien !

Bon, ce n'est pas grave. Il y a quelque chose qui existe de tout temps, c'est la loi du silence. Omertà, en italien. Toutes les saloperies peuvent se passer, mais tant que la loi du silence est respectée, ce n'est pas grave. C'est une phrase d'une série pour la jeunesse que je fais découvrir à mes élèves. Elle dit : « Ce ne sont pas les morts qui dérangent, ce sont les cadavres. » Donc si quelqu'un a été liquidé socialement, sa carrière, sa santé mentale, sa vie même, pourquoi pas – il est mort, mais ce n'est pas grave. Par contre, les cadavres dérangent, parce que ce sont des témoignages. Alors qu'une personne se défende, qu'elle soit présente tous les jours, qu'elle fasse un scandale, local, national, international dans les médias, ça, par contre, ça dérange.

C'est pourquoi je lance un appel à tout le monde – pas pour qu'on m'aide, je suis en position de force et je peux tenir… jusqu'à ma retraite, s'il le faut ! – parce qu'il faut se défendre, il ne faut pas se laisser faire, il faut dénoncer (les injustices).

ALIBI MONTANA : Un nouvel auditeur en ligne.

P3 : Je suis Mme XXX, je suis la maman d'un élève de M. Lamrani. Je voulais apporter mon témoignage : tout le monde est conscient que ce que M. Lamrani a raconté, c'est vrai. Les enfants subissent vraiment une Gestapo dans l'école, ils n'ont pas le droit d'aller lui parler, ils sont convoqués. C'est vraiment aberrant. Incroyable.

Après, comme le dit M. Lamrani, on est en France, un Etat de droit, on ne peut pas lui reprocher des choses qui sont fausses. C'est un bon professeur, il est aimé de tous les élèves. Il y a mon fils, mais aussi mon neveu, ma nièce. Tout le monde l'adore. C'est un très bon professeur. À aucun moment on ne pourrait lui reprocher des manquements qui… Qui auraient à voir avec le terrorisme ou autre. Tout ça c'est du bidon ! Ils ont été chercher des fautes qui n'existaient pas !

ALIBI MONTANA : Vous avez votre avis sur pourquoi les choses se sont passées comme ça ?

P3 : Je pense qu'ils ne l'aiment pas, tout simplement, ils veulent qu'il parte. C'est mon avis personnel, puisqu'ils n'ont rien à lui reprocher sur son travail. Je ne connais pas cette direction, je ne comprends pas ce qui se passe. Je ne suis pas la seule, d'ailleurs. Je suis convaincue, et je ne suis pas la seule, qu'il sera réintégré. On est en France, il y a des lois, on ne peut pas faire des choses comme ça.

ALIBI MONTANA : Merci Madame.

P3 : Bon courage, Monsieur Lamrani, et à bientôt !

SALAH LAMRANI : Le courage, ce n'est pas ce qui manque. Entre novembre et janvier, les parents ont fait leur boulot, et le 25 janvier. Maintenant, il ne reste que du plaisir à voir les pourritures s'enfoncer. Pendant deux ans, ils ont mis la misère à tout le monde. Comme je publie sur internet, je reçois des témoignages incroyables de gens qui me racontent des histoires qui se sont passées il y a deux ans et plus, etc. Ces gens sont des pourritures intégrales. Il y a beaucoup de leçons magnifiques à tirer de tout ça, et même pour moi.

Toute expérience n'a de valeur que dans la mesure où elle vous élève personnellement. J'ai découvert des choses magnifiques, et qui m'ont remis un peu à ma place. Quand je suis arrivé dans ce collège, je me sentais en confiance, je me disais c'est des rebeus… Mais non ! J'ai des soutiens de toutes parts, de gens de toutes « couleurs ». Mais les gens qui m'ont le plus poignardé par devant et par derrière, ils s'appellent Abdelkader, Khadidja, Salim ; les pires, c'est les rebeus. Et les gens qui sont venus dans les moments décisifs, c'étaient des blondes aux yeux bleus, athées, franco-françaises… On est dans une société très ethnicisée, très confessionalisée. Il y a un discours pour diviser les gens, les monter les uns contre les autres. Il faut se rendre compte que nous sommes tous un peu victimes de ces préjugés. C'est vrai, ce sont surtout les musulmans qui sont victimes et qui sont ciblés, mais à cause de ce matraquage médiatique, même nous on ne s'en rend même pas compte, et parfois on a des réflexes communautaires qu'on ne devrait pas avoir.

Il faut faire confiance à l'être humain, la valeur de base, c'est l'être humain, quelles que soient ses convictions. Et il faut voir comment il se comporte dans une situation donnée. Ce sont là de belles leçons que j'ai reçues. Il faut ouvrir les yeux sur certaines choses, ne pas entrer dans leur logique et se rendre compte qu'on a affaire – que ce soit au niveau de la direction du gouvernement de mon établissement, ou du gouvernement, parce que je dresse un parallèle entre eux – à des minables. Ce sont des « criminels », si on parle de François Hollande, de Laurent Fabius, de Cazeneuve, etc. Ce sont des gens qui ont sur la conscience des dizaines de milliers de familles traumatisées avec leur état d'urgence. Et, à l'échelle internationale, tout le sang des innocents en Syrie, en Libye, etc. Parce que le vrai terrorisme, il vient du gouvernement. Ils nous imposent l'état d'urgence, prétendument contre le terrorisme qu'ils soutiennent depuis cinq ans ! Ça fait cinq ans qu'ils soutiennent Daech. Laurent Fabius a déclaré que « Al-Nosra fait du bon boulot » en Syrie. Vous savez qui est Al-Nosra ? C'est Daech, c'est al-Qaïda en Syrie.

Imaginez que quelqu'un dise que « Daech a fait du bon boulot à Paris » le 13 novembre. C'est le même boulot, c'est des coupeurs de tête, des violeurs, des massacreurs, des terroristes, des barbares. Mais la barbarie n'a pas de religion, pas de nation, pas de patrie. La barbarie, c'est le contraire de l'humanité. Il faut savoir que Daech, c'est l'OTAN, c'est les Américains, les Français, les Saoudiens, les Qataris, et que d'ailleurs, les victimes de Daech sont à 90% des musulmans. Mais les gens qui l'ont soutenu sont en train de se prendre une raclée. Ils ont peur de se faire prendre en flag. C'est pour ça qu'ils font l'omerta, la terreur, mais ce sont des minables et leurs jours sont comptés. Le pire n'est pas à venir, on y est déjà. Quand on est arrivé au fond, on ne peut que remonter. Très rapidement. Donc il faut être optimiste.

ALIBI MONTANA : Nous avons un auditeur, là. Bonjour.

E1 : Je suis un élève de M. Lamrani. Et je voudrais parler du fait qu'il a été suspendu.

ALIBI MONTANA : Tu as quel âge ?

E1 : J'ai 12 ans. Je le soutiens, Je suis de tout cœur avec lui. Et voilà.

SALAH LAMRANI : Merci mon gars. Ça fait plaisir.

ALIBI MONTANA : Même au niveau de vos élèves, on voit qu'ils sont mobilisés derrière vous, avec vous.

SALAH LAMRANI : Il suffit de venir les voir ! Aux heures de sortie, si vous ne comptez pas 10, 15, 20 élèves autour de moi… C'est visible.

C'est pour ça qu'ils sont en train de s'enfoncer, de paniquer. Mais je leur dis : « Vous avez voulu avoir ma tête, mais je ne suis pas dans la vengeance, dans la rancune personnelle. Je suis seulement dans la justice. Déjà à titre personnel, si vous me marchez dessus, je vais me défendre. Je suis gentil, mais il ne faut pas me chercher. Si vous croyez que je vais vous laisser pourrir mes élèves, si vous croyez que des forcenés comme vous vont rester en poste et continuer… Jamais de la vie, vous rêvez. Je serai là le temps qu'il faut et je vous jure que ce n'est pas ma tête qui va tomber, c'est la vôtre. Ça prendra le temps qu'il faut. Mais les gens comme vous n'ont rien à faire dans l'Education nationale. » Et même l'Education nationale a une responsabilité, parce que j'implique le Rectorat, et maintenant ça monte jusqu'au ministère.

Tout à l'heure (dans l'émission précédente) vous avez parlé dans des termes un peu crus, j'en suis désolé pour les élèves, mais c'est le direct… Vous parliez du terme de pédophilie. Vous avez tous entendu récemment l'affaire du prof pédophile qui avait été condamné, l'Education nationale savait, ils l'ont gardé, il a récidivé. C'est quoi ce délire ? Et là je m'adresse à l'Education nationale : c'est quoi votre message ? Qu'un pédophile a toute sa place chez vous ? Des analphabètes, des hystériques, des pervers narcissiques ont leur place à la direction d'un établissement ? Alors, même si je ne suis pas Emile Zola, par rapport à eux, je suis cent fois Emile Zola. Le type qui a étudié, qui devrait faire honneur à la République – je ne crache pas dans la soupe, je sais ce que je dois, dans quelle mesure je suis un produit des classes prépa, etc., il y a des choses positives. Donc cela veut dire que ces gens n'ont pas leur place chez vous ? Alors quel est votre message ? C'est « Faites des études soyez intelligents, soyez irréprochables, consciencieux, soyez appréciés, mais vous serez toujours balayés par la première racaille venue ? » Si c'est ça votre message, alors je n'ai rien à faire chez vous.

Mais quoi qu'il en soit, je ne permettrai pas ça, parce que c'est l'avenir de nos quartiers, de nos cités, de nos villes, de notre pays. Alors je vais faire ce que je peux. Mes élèves m'apprécient parce que je les fais bosser, parce que j'estime que je dois incarner le travail, le sérieux, etc. Mais si vous croyez que je vais leur permettre de saboter mon travail, que la leçon que vous leur donnerez, c'est que ça ne sert à rien d'être irréprochable, d'être fort, et d'être apprécié, pare que la première pourriture venue va vous balayer – jamais de la vie !

ALIBI MONTANA : Un auditeur en ligne.

E2 : Je suis une élève de M. Lamrani et depuis le 25 janvier, il y a eu un souci parce qu'ils ont fait une réunion comme quoi il n'était pas là depuis 5 semaines. Alors que ça ne les a pas dérangés que pendant 4 mois on n'ait pas de professeur de maths. Donc je pense qu'ils veulent vraiment sa tête. Et on ne comprend pas pourquoi.

ALIBI MONTANA : C'est le sentiment que partagent tes camarades ? Vous êtes beaucoup à penser ça ?

E2 : Oui.

ALIBI MONTANA : Merci de ton appel. Encore un autre de vos élèves. On voit bien qu'ils voient l'injustice. Et on espère vraiment que les choses vont bouger.

SALAH LAMRANI : Elles bougent chaque jour. La pétition a 743 signatures. Pourquoi est-elle internationale alors qu'on pourrait penser que c'est un problème franco-français ? La France est une grande moralisatrice. Elle donne des leçons de droit et de liberté au monde entier pour montrer qu'elle est la première de la classe. Alors qu'elle est la dernière, en fait. Elle a le potentiel, nous avons le potentiel, mais avec les tocards qui sont au pouvoir, qui nous refont la « Gestapette »…

Vous voulez donner des leçons au monde ? Mais c'est le monde qui peut vous en donner, même la Chine : ça signe depuis la Chine, la Russie, l'Iran. La pétition est en huit langues pour l'instant et nous irons plus loin encore. Mon activité de blogueur reçoit beaucoup de soutien et je remercie tous mes soutiens sur le terrain, les élèves, les parents, mais aussi tous les gens qui sont derrière moi, sans lesquels je n'aurais jamais pu tenir. Mes proches, mes collaborateurs, mes amis, mes frères, qui me soutiennent. Pendant que je me gèle toute la journée au collège, je ne peux rien faire. Je ne peux pas écrire. Donc quand je rentre chez moi – j'ai un rythme assez sportif, je mange très peu, je dors très peu. Mais le moral est au sommet. Beaucoup de gens me soutiennent et c'est dans les heures de vérité que les gens se révèlent. Ils se révèlent aussi à eux-mêmes et se montrent sous leur vrai visage. Et c'est radieux. Je ne vois autour de moi que des raisons d'être optimiste, de ne pas lâcher prise et voilà l'appel que j'ai envie de lancer.

Cette pétition a une dimension particulière, limitée à cet établissement, mais elle a aussi une dimension nationale de dénonciation de l'état d'urgence, qui est vraiment une infamie. Ce n'est pas moi la victime, mais les pauvres 3000 personnes qui se sont fait perquisitionner à 3h du matin. C'est la honte. Il faut se rendre compte que si la France fait ça, ce n'est pas un signe de force, mais de faiblesse. Si vous êtes fort, vous vous attaquez aux forts. Staline, par exemple, terrorisait même les grands généraux ! Ce n'est pas de faire trembler les femmes, les vieillards, les petits enfants. C'est les minables qui font ça. Donc on a affaire à des minables, tant le gouvernement que la direction.

[Pause musicale]

ALIBI MONTANA : Nous allons conclure, même si nous reviendrons sur cette histoire. Nous allons la relayer, continuer à en parler, voire te recevoir de nouveau. Nous prenons un dernier auditeur, puis je te laisserai le mot de la fin. Bonsoir Madame.

P4 : J'appelle parce que M. Lamrani est un prof de mon fils de l'année dernière. [Communication coupée]

ALIBI MONTANA : Mais nous avons bien compris tout le soutien que vous recevez. Je vous laisse la parole pour conclure.

SALAH LAMRANI : Ce qui est très important, quelles que soient notre situation, nos capacités, nos compétences, c'est de ne jamais douter de la force du bon droit. Je ne vous dis pas que le bon droit triomphe à la fin, car il triomphe à chaque instant. Certains pensent peut-être que le jour de la victoire sera celui où je reviendrai dans le collège, où je serai réintégré. Oui, ce sera le triomphe, tout le monde sera avec moi. Mais pensez-vous que ce jour-là sera pour moi le plus beau ? Quand on triomphe, tout le monde est là, c'est normal. Mais ce jour sera-t-il plus beau que ce que j'ai vécu hier, par exemple ? Avec des jeunes qui ne sont même pas mes élèves et qui sont venus se geler pendant 40 minutes avant de s'excuser de devoir partir ?

Ce n'est pas à nous de trembler. C'est aux pourritures de trembler, parce qu'elles ne peuvent pas gagner. Elles le peuvent dans leur imagination, dans leurs rêves, mais le bon droit, toutes les sociétés, toutes les civilisations, l'histoire, même… Je vous cite José Marti, un Cubain : « Une idée juste, au fond d'une caverne, est plus puissante qu'une armée. » Je vous l'ai dite en espagnol, en français, je peux vous la dire en arabe. Aidez la cause de Dieu, qui est en fait la cause de la vérité, quelle que soit la religion, et même sans religion. Et si vous aidez la cause de Dieu en défendant la vérité, personne ne pourra vous vaincre (versets du Coran). Je peux vous citer Robespierre, Rousseau, Jaurès, Vallès. Ce sont des lois intangibles, aussi intangibles que les lois de la physique. La justice triomphe à chaque instant. Donc ne doutez jamais de la force du bon droit. Le bon droit triomphe à chaque instant, il suffit d'ouvrir les yeux. Même quand les rapports de force ont l'air d'être désespérés.

Ne lâchez pas l'affaire, défendez votre droit, défendez-vous. Signez la pétition ! Une signature pèse autant que les cieux et la terre. Faites connaître l'histoire. Pas l'histoire d'un pauvre prof opprimé – des victimes, il y en a beaucoup… (mais l'histoire d'un enseignant qui résiste et qui gagne).

Je n'ai pas fait le lien tout à l'heure. Ils disent « terroriste », mais « terroriste » ça veut dire syndicaliste, ça veut dire « islamiste » – les gens ne comprennent pas ce que ça veut dire, alors ils utilisent ce mot – c'est-à-dire quelqu'un qui se revendique de l'Islam. Je me revendique de l'islam. Alors n'ayez pas peur, soyez ce que vous êtes. Ne doutez pas de votre jugement, de votre discernement. Si vous voyez une injustice, combattez-là, ne vous laissez pas faire.

J'ai bon espoir d'être réintégré. Mais quand bien même je ne le serais pas, ce que j'ai aujourd'hui est cent fois plus beau que ce que j'avais avant : tous mes élèves, et les autres (élèves du collège même me soutiennent). Quand vous faites quelque chose (de bien), vous obtenez cent fois plus que ce que vous avez perdu.

Et encore : il y a un article dans Le Parisien, il est sur internet. Signez la pétition, faites tourner. Et ayez confiance. Il suffit d'ouvrir les yeux et se rendre compte qu'on n'a pas affaire à des gens en position de force, mais à des minables qui se feront balayer. Donc confiance, sérénité, ne vous laissez pas faire, n'acceptez pas l'inacceptable. Demandez toujours ce que vous êtes en droit de mériter et tout ira pour le mieux.

ALIBI MONTANA : Très bien. Ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup !

SALAH LAMRANI : Merci à vous.

Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/salah-lamrani-rtsf.jpg

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