Sous le sol des campagnes, creusés avec une technique sans défaut, les souterrains annulaires sortent ici et là de l'oubli. Formés de galeries dessinant un ou plusieurs anneaux, ils posent de sérieux problèmes d'interprétation. Leurs formes caractéristiques et leur présence dans l'est de l'Europe et dans le Centre de la France, en font un phénomène singulier dans l'histoire rurale de l'Occident médiéval. Ils constituent ce que l'historien médiéviste Jacques Le Goff nommera : "les silences du Moyen Âge". Les souterrains annulaires ne présentent que rarement des aménagements de défense. Leur creusement initial ne semble donc pas avoir été dicté par des impératifs sécuritaires. Si dispositifs défensifs il y a, il est probable qu'il s'agisse d'une réutilisation ultérieure du souterrain annulaire en souterrain-refuge. De nombreux souterrains annulaires semblent suivre le shéma de la lettre grecque Φ "phi" avec un vestibule d'entrée, se prolongeant plus ou moins dans l'axe par une galerie, coupant en deux endroits une structure en anneau. Selon certains archéologues et ethnologues, ces souterrains pourraient avoir une vocation cultuelle liée au culte de la terre nourricière mais aucune découverte matérielle (statuette, sculpture des parois…) ne permet de confirmer cette hypothèse.
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/souterrains.jpg
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