J'ai récemment entendu une très jeune journaliste réactionnaire invitée d'un plateau télé s'exprimer ainsi, de mémoire : "L'information pour l'information, ça n'a aucun intérêt pour moi" (sic). Et bien, pour moi, oui ! C'est même l'ABC du métier et ce que les gens attendent avant tout... pour pouvoir la décoder et penser par eux-mêmes, et non être dès le départ influencé par une présentation tendancieuse ou dénaturée de l'intégralité des faits. Après, si c'est cela que l'on souhaite, on est libre d'aller acheter le Figaro où travaille cette jeune femme : elle y est en bonne compagnie.
Avoir une carte de presse n'est pas suffisant : encore faut-il s'en servir honnêtement.
Soit se limiter aux faits, soit y mêler ses préférences politiques (normal, à chacun ses sensibilités) mais en les affichant, sans tromperie sur la marchandise : que penseriez-vous d'un critique spécialisé sur la qualité gustative des viandes, y faisant ou défaisant les réputations, en apprenant soudainement qu'il est végétalien ?
Annoncez la couleur : rédacteur ? Polémiste ? Chroniqueur ? Partisan ? Encarté ? Éditorialiste ? Dites-le, les Français ont le droit de savoir !
Quant aux personnes a priori de qualité (pourquoi les inviter sinon), leurs interviews ne sont que prétexte à un jeu de massacre racoleur, souvent indigne, qu'elles soient simple chanteur, écrivain ou Président de la République.
On peut interroger n'importe qui le veut bien, fut-ce un grand de ce monde, mais on ne discute qu'avec ses égaux, et s'ils le souhaitent, uniquement... n'en déplaise aux Salamé, Bourdin, Thréard, Zemmour, Brunet et autres saigneurs de moindre envergure : votre refus de changer de niveau de langage est un manque de respect dangereux pour notre démocratie.
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/salame-journaliste.jpg
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