Fillon : Les rats quittent le navire, quid de ses électeurs ?

Fillon : Les rats quittent le navire, quid de ses électeurs ? François Fillon a été ferme. J'en ai eu des frissons. Fuck off (oui en anglais, langue que tous les européens comprennent... vous comprendrez en lisant la vidéo ci-après) ! Il y est, il y reste. Ah mais ! Il en a rien à faire... de vous. C'est à se demander si c'est une constante chez les François. Ceux de l'élite peut-être... de Mitterand (en 83) à Hollande (toute sa vie), en passant par les Bayrou, les Baroin... autant de françois derniers avec des français derrière. Sans surprise, les désaffections se multiplient. Dernière en date, Bruno Le Maire qui pourtant battu lors de la primaire avait été le premier à se rallier (jamais le dernier pour retourner sa veste en tout cas) : "En accord avec mes principes, je démissionne de mes fonctions de représentant pour les affaires européennes et internationales de la campagne de François Fillon" Il n'est pas le seul. D'autres lui emboîtent le pas... Guaino, candidat lui-même, passe - depuis un bon moment déjà - sa vie à se répandre en critiques sur le candidat de son parti au lieu de s'acheter une paire de couilles en décidant enfin de déchirer sa carte de membre du club (lui qui a été parachuté dans les Yvelines par le même parti...). Mais voilà que les "centristes" de l'UDI s'en mêlent et suspendent leur participation à la campagne, le temps de décider s'ils faudra ou pas quitter le Costa Concordia qu'est devenu le parti autoproclamé "Les républicains". Ils ne changent pas les centristes... toujours à se demander à quel râtelier il convient de bouffer... Ca se bouscule sur le pont incliné du navire, ça joue des coudes pour monter dans les derniers canots de sauvetage restant. On en attendait pas moins d'eux tandis que le pauvre François agite les bras et hurle à l'assassinat des présidentielles, rien de moins. J'avais déjà écrit que Fillon n'abandonnerai pas, qu'il jouerai la montre... c'est ce qu'il fait, probablement conseillé par les cadres du parti. Quitter lui-même le navire à ce stade serait encore pire, et puis il est très probablement encore possible de s'en sortir sur le plan judiciaire et même de renaître triomphalement à quelques semaines. La survie de LR est peut-être entre les mains des baveux de François... Ainsi le 15 mars prochain il - ainsi que la désormais incontournable Pénélope - sera entendu par trois magistrats du pôle financier « aux fins de mise en examen ». Ses avocats, dont le rejeton de BHL qu'on nous dit brillant, vont avoir le temps de préparer sa défense. A l'issue de cette convocation, trois possibilités :

  • Soit les explications de Fillon seront jugées convaincantes et il en sera fini de cette mauvaise passe ;
  • Soit il sera mis en examen et il devra, s'il a un minimum de parole, abandonner la course à la présidentielle. Très accessoirement il se retrouvera devant un tribunal correctionnel ;
  • Soit il sera placé sous statut de témoin assisté.

Voilà bien la dernière option que vise la défense. Et ses électeurs ? Les petites histoires de Fillon sont à laisser aux éditorialistes de bazar. Quant aux électeurs de cet ex-premier sinistre, je n'ai aucune pensée bienveillante pour ces endoctrinés qui ont préféré dépenser leur argent pour participer à cette mascarade des primaires plutôt que de le consacrer à cause plus utile (et sincère). C'est donc non sans un certain plaisir sadique que je les imagine désemparés de voir le pauvre Fillon contraint d'éviter le salon de l'agriculture pour s'éviter l'audition certaine d'un énième concerto pour Casseroles en do(igts) majeur(s). Je les visualise rouspétant de voir leur champion consulter les cadres du parti « Dis-moi, Alain, je fais quoi là ? Stop ou encore, d'après toi ? » et contraint de préparer sa défense dans une affaire qui est devenue de toute façon moralement intenable. Pleureront-ils avec la même spontanéité que ces gens si d'aventures François doit renoncer à son destin ? Pas sûr... Ce n'est pas chrétien, je sais, mais au fond c'est plus à notre malheur auquel je pense qu'à leurs illusions perdues. Car pour le peu qui ont compris, ils oublieront comme au lendemain d'une sévère murge. Ils oublieront qu'ils ont validé cette supercherie, ce pur déni de démocratie. Ils effaceront de leur mémoire qu'ils furent acteurs et complices de la privatisation de l'élection. Ils oublieront tout comme ils oublient à chaque fois qu'ils votent pour les fossoyeurs de leur propre souveraineté. Ils ne font que cela. Oublier. Oublier qu'ils promeuvent depuis près d'un demi-siècle les pires traîtres à leur pays avec pour résultat de le transformer en futur enfer pour leurs enfants. Si d'aventures ce sinistre monsieur passe entre les gouttes, il sera néanmoins toujours temps de ne pas oublier qui il fut. Et pour le savoir il suffit d'écouter sa réponse à cet auditeur en colère qui lui demandait fort justement de quel pays est-il alors le premier ministre. Question et réponse que tout le monde devrait bien garder à l'esprit. A bon auditeur...
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/fillon-bourdin-auditeur.jpg

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