Aujourd'hui nous vous proposons cette entrevue du PDG de Véolia, Antoine Frérot datant du 5 février 2012. Il était venu faire le point concernant la stratégie du groupe qui a décidé depuis quelques années de prendre place sur le marché du démantèlement des centrales nucléaires.
C'est un marché colossale, selon les estimations de 100 à 150 réacteurs nucléaires vont être arrêtés dans les 15 prochaines années ; la question du démontage est donc plus que jamais d'actualité et les réponses du N°1 de Véolia font froid dans le dos.
Le journaliste pose d'emblée la question de la complexité du démantèlement des centrales nucléaires, voici la réponse du patron de Véolia :
"C'est pour ça que Véolia existe pour trouver des solutions aux problèmes compliqués [...] Le problème des déchets nucléaires c'est pas demain qu'il existera, c'est aujourd'hui. Vous avez sur notre territoire, en France, 20 réacteurs qui sont arrêtés depuis 20 ans [...] il faudra bien un jour en faire quelque chose [...] Aujourd'hui on ne sait pas quoi en faire, on les laisses sur place"
Après avoir fait la différence entre les déchets faiblement radioactifs et les éléments plus dangereux, le journaliste pose la question : "Personne ne sait ce qu'on va en faire à ce stade ?"
Réponse d'Antoine Frérot :
"Aréva je crois à une technologie inégalée dans le monde, pour pouvoir les régénérer et les traiter"
Journaliste :
"Les régénérer et les traiter ça veut dire les enterrer au plus profond possible ?"
Antoine Frérot :
"Oui mais les rendre inoffensifs quand même"
Pourtant un peu plus loin dans l'entrevue, le PDG de la multinationale nous apprend que personne ne sait détruire la radioactivité, in fine la solution proposée par Véolia est de concentrer la radioactivité et de l'englober dans un bloc de verre... qu'on enterrera ! Journaliste :
"Donc là aussi on va les enterrer ?"
Antoine Frérot :
"Oui mais ça prendra moins de volume."
Face à la défiance du journaliste le PDG de Véolia prend en exemple le démantèlement de Fukushima, sur lequel l'entreprise intervient. Pourtant, lors d'un précédent article, de l'aveu même du responsable de Fukushima, le démantèlement de la centrale
demandera "l'invention d'un nouvelle science".
Une entrevue donc qui confirme qu'aucune solution pérenne n'existe concernant les déchets radioactifs.
Pour aller plus loin, voici un reportage d'Arte concernant la question du démantèlement :
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