Pierre Péan, le grand journaliste d'investigation, est mort jeudi soir 25 juillet à l'âge de 81 ans. Comme le décrit Pierre Yves Rougeryon, il était l'antithèse de ce couinement putassier qu'on appelle journalisme en France. Ni pute, ni chômeur, il réussit à couvrir avec maestria les balkans, le proche-orient et les grands lacs (trois régions difficiles), à démasquer des politiques (Chirac, Mitterrand et surtout monsieur K sur le bon docteur Kouchner et le Pen où il fait le portrait de la SARL Montretout), à regarder en face la corruption (des diamants de Giscard aux mallettes du Qatar), à se faire historien local, à ouvrir les dossiers interdits comme celui du banquier Genoud et à défier les médias en écrivant sur tf1 ou sur l'immonde. C'était un baroudeur, un chercheur, un guerrier de plume et non un pisse-dépêche. C'était un bonhomme au sens plein du terme. « Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique » est sans doute le livre de sa bibliographie dont on parle le moins mais c'est pourtant un ouvrage majeur sur la guerre dans les grands lacs , la plus meurtrière depuis la seconde guerre mondiale.
Pierre Péan décrit dans ce livre un vaste plan ourdi par les puissances américaine, britannique et israélienne visant à anéantir la présence stratégique de la France sur le continent, à affaiblir le Soudan et à contrôler les gigantesques ressources minières de la RDC. Les acteurs principaux du drame se recrutent dans le théâtre d'ombres des services secrets. Le Mossad, la CIA et le MI5 ont joué de concert avec leurs « marionnettes » rwandaises et ougandaises pour remodeler la carte géostratégique de l'Afrique. A la fin de la vidéo, Pierre Péan se livre à la critique du milieu journalistique. Sources : NCF France Simone & Laurent Gbagbo, le droit à la différence
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